Les deux poètes sont des hommes déjà âgés (Ronsard a 55 ans et Corneille 52 ans) lorsqu'ils tombent amoureux d'une belle femme beaucoup plus jeune (Hélène et Marquise ont une vingtaine d'années). Dans les deux poèmes, ils tentent d'établir un marché avec la jeune femme respective, lui promettant la gloire éternelle et l'immortalisation de sa beauté grâce aux poèmes qu'ils écriront sur elle, contre ses faveurs et son amour. Le marché n'était que suggéré par Ronsard mais il est beaucoup plus clairement énoncé par Corneille.
Par ce marché, les deux poètes se montrent très orgueilleux : ils sont certains de leur génie et de leur gloire et de passer à la postérité. La jeune femme qu'ils veulent séduire passe finalement au second plan et le sujet principal devient le poète. Cela est d'autant plus clair dans le poème de Corneille, qui se conclue même par le mot « moi ».
Pour convaincre la jeune femme de la légitimité de ce marché ils se basent tous les deux sur une comparaison de leurs atouts respectifs. La beauté et la jeunesse sont les atouts de la jeune femme tandis que la gloire poétique et la possibilité de passer à la postérité qu'elle offre sont les atouts du poète.
[...] Le vers qu'autant que je l'aurai dit marque définitivement la dépendance de Marquise envers Corneille et sa supériorité en tant que poète. Corneille interpelle à nouveau Marquise à la dernière strophe, pour annoncer la conclusion qui s'impose pour elle, selon lui. L'impératif pensez-y est à la fois un avertissement et une façon d'insister sur le fait que son destin ne dépend que de son propre choix : elle choisit de l'aimer ou de l'ignorer. Un grison signifie un homme aux cheveux gris. [...]
[...] Sonnets pour Hélène de Ronsard et Stances à Marquise de Corneille : étude comparative Sonnets pour Hélène, Ronsard Biographie de l'auteur Pierre de Ronsard naît en 1524 et meurt en 1585. C'est un poète du XVIe siècle. Fils de chevalier, il étudie au Collège de Navarre à Paris et commence une carrière diplomatique auprès du roi et de gens de la haute société. Souffrant d'une otite chronique, Ronsard devient à moitié sourd et se consacre désormais à l'étude. Avec sept autres intellectuels dont Joachim Du Bellay, Antoine de Baïf ou encore Rémy Belleau, il fonde un mouvement littéraire, appelé la Pléiade. [...]
[...] Mais pour les deux poètes, le présent du poète (vieillesse) est le futur de la jeune femme. Leur futur commun, c'est la mort du poète et la vieillesse de la femme. Finalement les arguments des poètes sur le déroulement du temps tant à prouver que les rôles s'inverseront : actuellement c'est la jeune femme qui a le rôle dominant (elle est désirée par le poète et le rejette) mais plus tard ça sera le poète qui aura toute sa gloire et elle ne sera plus personne. [...]
[...] Stances à Marquise, Corneille Biographie de l'auteur Pierre Corneille naît en 1606 à Rouen dans une famille bourgeoise de magistrats. Il suit des études de droit puis il devient avocat du Roi. Il a toutefois beaucoup de mal à s'exprimer à l'oral car il est très timide. On ressent cet aspect juridique dans certains de ses textes, notamment celui-ci. En 1629, il écrit sa première pièce de théâtre, Mélite, une comédie baroque. Il écrit sa dernière comédie vers 1636/1637, l'Illusion comique, encore une comédie baroque. [...]
[...] Il obtient du Roi une pension et des lettres de noblesse. Il écrit encore des tragédies mais sa rivalité avec Racine le met de plus en plus en difficulté. Il meurt en 1684 à Paris en ayant écrit 33 pièces de théâtre et des poésies religieuses. Extrait du poème Marquise si mon visage A quelques traits un peu vieux, Souvenez-vous qu'à mon âge Vous ne vaudrez guère mieux. Le temps aux plus belles choses Se plaît à faire un affront, Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front. [...]
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