Publiés en 1578, les cent trente sonnets du recueil Sonnets pour Hélène confortent Ronsard dans la double fonction de poète de l'amour et de courtisan. A la demande de Catherine de Médicis, il écrit des poèmes pour distraire Hélène de Surgères, inconsolable de la mort de son fiancé pendant la guerre civile de 1570.
Bien qu'écrit sur commande, le sonnet XLIII du livre II de ce recueil se caractérise cependant par une forme d'inspiration poétique très personnelle. Dans les deux premiers quatrains en effet, Ronsard brosse un portrait cruel de la vieillesse d'Hélène tandis que le dernier tercet formule de façon pressante une invitation à profiter de la vie pendant qu'il en est encore temps.
[...] La poésie rend immortel le poète lui-même. Remarquons enfin que le rythme des alexandrins renforce la signification du texte comme on peut le voir au vers 13 avec la coupe irrégulière 2/4/6 qui met en valeur l'impératif vivez de même qu'au vers 14, l'antéposition du CCT dès aujourd'hui devant le COD les roses de la vie complétant le verbe cueillez à l'attaque du vers est mis en valeur par la coupe 2/4/6. En conclusion, nous pouvons donc dire que ce tableau de la vieillesse d'Hélène pourrait bel et bien persuader celle-ci d'accepter l'amour du poète étant donné la figure d'autorité qu'incarne Ronsard. [...]
[...] Ce sonnet révèle tout le pouvoir de la poésie, seule capable aux yeux du poète de rendre l'immortel et de pallier ainsi l'oubli qui serait une seconde mort plus terrible encore. Remarquons d'abord le pouvoir suggestif des images de ce sonnet. La représentation réaliste de la déchéance physique ne laisse pas beaucoup d'espoir. Hélène a très froid puisqu'au vers 11 elle est au foyer c'est-à-dire dans l'antre de la cheminée. Elle est accroupie donc elle doit avoir des douleurs physiques. [...]
[...] Ensuite le diptyque que constitue le double portrait d'Hélène et de Ronsard dans ce sonnet a une visée moralisatrice. D'abord, l'opposition entre le regret d'Hélène et le repos de Ronsard au vers 10. Ronsard n'a rien à se reprocher, car il a célébré Hélène pour immortaliser sa beauté comme le rappelle la rime belle et immortelle au vers 4 et 8. De son côté, Hélène peut se reprocher son attitude passée, son fier dédain Ensuite l'opposition des pronoms et déterminants de la première et deuxième personne qui structure le texte désignant respectivement Ronsard et Hélène renforce l'idée d'une opposition morale entre le poète fidèle et vertueux et la dame sans mercy Enfin, la structure du sonnet renforce l'opposition entre les deux quatrains consacrés à Hélène et les deux tercets insistant de façon plus synthétique sur l'opposition entre la déchéance physique d'Hélène et l'immortalité de Ronsard pour se terminer dans les deux derniers vers sur une leçon épicurienne. [...]
[...] Enfin, l'image que donne ce sonnet de la vieillesse est effrayante. Remarquons d'abord la progression dans la description d'Hélène : elle est assise au vers 2 puis accroupie au vers 11. Cette gradation montre que se rapprochant du sol au fil du texte, Hélène se rapproche de la terre et donc de la tombe (issu du latin cadere qui signifie tomber le mot cadavre désigne celui qui tombe Remarquons ensuite le reproche contenu dans l'adjectif fier au vers 12 pour caractériser le dédain d'Hélène. [...]
[...] Sonnets pour Hélène, Ronsard : Quand vous serez bien vieille . Publiés en 1578, les cent trente sonnets du recueil Sonnets pour Hélène confortent Ronsard dans la double fonction de poète de l'amour et de courtisan. A la demande de Catherine de Médicis, il écrit des poèmes pour distraire Hélène de Surgères, inconsolable de la mort de son fiancé pendant la guerre civile de 1570. Bien qu'écrit sur commande, le sonnet XLIII du livre II de ce recueil se caractérise cependant par une forme d'inspiration poétique très personnelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture