Sonnets pour Hélène, Madrigal, Pierre de Ronsard, déclaration d'amour, aveu, amour passionnel, commentaire
Contexte :
- Lors de ses 54 ans, il rencontre la jeune Hélène (qui existe donc, qui n'est pas inventée).
- Il en tombe fou amoureux et lui dédie de nombreux poèmes, en particulier des sonnets.
Résumé de l'oeuvre :
- Ce « Madrigal » est une déclaration d'amour qui suit les règles de l'amour courtois (de l'amour de Cour).
- Le poète reprend les thèmes chers à l'amour, à savoir la passion, la folie amoureuse.
[...] De plus, l'amour n'est pas représenté comme un sentiment monotone. Au contraire, nous pouvons ici voir un sentiment contradictoire, marqué notamment par des antithèses mettant en évidence le déséquilibre qui mène à la folie : Bonheur qui me fuit au vers front joyeux et langueur extrême au vers 10 et chaud, froid au vers 12. Également, l'intensité des sentiments se révèle par les nombreux procédés d'amplification : - Les adjectifs hyperboliques d'abord, à l'exemple de extrême au vers 10 ou encore furieux au vers 14 et fatal au vers 15. [...]
[...] Dans le poème, la femme est représentée par sa beauté. En effet, le poète utilise une métonymie dans laquelle la femme ne devient QUE la beauté : servir la beauté au vers 4. Le poète semble ne pas vouloir, par pudeur, évoquer les charmes physiques de la femme aimée. Son respect est d'autant plus important qu'il s'adresse à la femme aimée par l'apostrophe Madame au vers 1. Il faut également souligner l'utilisation du vouvoiement avec le pronom personnel de la deuxième personne du pluriel vous aux vers 9 ou encore 13. [...]
[...] Il s'est pris au jeu de l'amour et en a senti la douloureuse atteinte, lui le défenseur des auteurs de l'antiquité gréco-latine, pour faire sa touchante et dérisoire déclaration. À ce point de lucidité de sa part et au degré d'idéalisation où il place Hélène, on peut se demander s'il n'est pas plutôt amoureux de l'amour et si sa crainte de ne pas trouver les mots ne cache pas la peur de voir tarir son inspiration ou même son goût d'écrire. [...]
[...] Ces verbes sont associés d'une part à une confession honteuse : honteux, parlant à vous au vers 13, et d'autre part l'incapacité à s'exprimer avec des morts Le cœur le dit assez, mais la langue est muette au vers 16. Également, les autres marques de communication s'apparentent donc au cri, comme si les sentiments ne pouvaient se transmettre par le verbe (l'intellect) mais seulement par les émotions liées au corps et au cœur. Nous pouvons donc en déduire un certain paradoxe. En effet, il est surprenant que le poète écrive un ensemble de seize vers pour au final se résoudre à se taire ou à déclarer l'inutilité de la parole ou de l'écriture pour déclarer son amour. [...]
[...] L'amour ne peut en réalité être dit. En avouant l'échec de la poésie, il montre que l'amour c'est une communion des âmes à laquelle il aspire d'où la honte d'avoir formulé l'aveu d'amour qui ainsi se matérialise. L'attente, le refoulement de l'aveu Si le paradoxe est donc présent de par la volonté de taire la poésie pour laisser s'exprimer l'amour, il est également présent dans la façon dont le poète exprime son amour qui semble être paradoxal. En effet, le poème se construit sur l'anaphore Si c'est aimer sur les trois premiers vers. [...]
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