Poétesse lyonnaise originale et féministe, Louise Labé (1524-1566), appelée "la belle cordière", mariée à un cordier plus âgé qu'elle, est une figure marquante de l'humanisme lyonnais et de la Renaissance, par son esprit libertin et sa poésie élégiaque.
Ce sonnet aborde le thème de l'amour sous un aspect original, à partir des contradictions et des antithèses, pour montrer l'inconstance de nos sentiments, un des grands motifs baroques, et la souffrance qu'ils provoquent.
Nous étudierons tout d'abord le lyrisme de ce sonnet avant de nous intéresser à son expression du trouble amoureux et de l'inconstance, qui annonce déjà une sensibilité baroque (...)
[...] Louise Labé (1524-1566), Sonnets Je vis, je meurs . sonnet VII. Édition de la Pléiade, Gallimard, in Poètes du XVIe siècle Je vis, je meurs : je me brûle et me noye. J'ay chaut estreme en endurant froidure : La vie m'est et trop molle et trop dure. J'ai grans ennuis entremeslez de joye : 5 Tout à un coup je ris et je larmoye, Et en plaisir maint grief tourment j'endure : Mon bien s'en va, et à jamais il dure : Tout en un coup je seiche et je verdoye. [...]
[...] Ce sonnet aborde le thème de l'amour sous un aspect original, à partir des contradictions et des antithèses, pour montrer l'inconstance de nos sentiments, un des grands motifs baroques, et la souffrance qu'ils provoquent. Nous étudierons tout d'abord le lyrisme de ce sonnet avant de nous intéresser à son expression du trouble amoureux et de l'inconstance, qui annonce déjà une sensibilité baroque. I Un sonnet lyrique : la structure et la versification : Ce poème est un sonnet composé de deux quatrains aux rimes embrassées, toutes féminines, et de deux tercets, avec des rimes alternées, puis suivies : C'DC'C'DD. Les rimes féminines sont les plus nombreuses, comme souvent dans la poésie amoureuse. [...]
[...] Le second quatrain insiste sur l'importance du temps, avec les expressions s'en va à jamais il dure tout à un coup et tout en un coup pour évoquer la brièveté des situations, les changements soudains, les incertitudes de l'amour. Ce poème exprime donc une sorte de plainte élégiaque, car le dernier mot du poème est malheur Il y a ainsi plus de souffrance, mais on ne peut pas s'en passer, car l'amour est aussi la véritable joie, et celle qui fait écrire et chanter. [...]
[...] Le corps, lui, est absent. Mais on peut aussi noter que ce vocabulaire est celui de la passion amoureuse, avec les termes brûle plaisir Amour et désiré C'est un poème qui décrit l'état d'esprit de l'auteur, entre le feu de la passion et l'eau de l'oubli, puisque seuls ces deux éléments apparaissent dans ce sonnet. II Le trouble et l'inconstance : Les antithèses et les figures de symétrie : la phrase initiale donne le ton du poème, celui de la contradiction, de l'impossible pérennité du bien- être, en particulier amoureux. [...]
[...] Les images : ceci est renforcé par de nombreuses images, la métaphore dans le vers je me brûle et me noye ou dans le vers où elle se compare à une plante : je sèche et je verdoye Elle utilise aussi une personnification de l'amour au vers en montrant qu'elle lui est totalement soumise, me mène Le bien est également personnifié dans le vers de même que la vie au vers trois, puisque les adjectifs molle et dure traduisent ordinairement des sensations. L'amour est indispensable mais il est source de tourments. La douleur liée à l'inconstance : l'amour est aussi source d'inconstance, comme l'indique l'adverbe du vers 9. Il trouble et nous fait passer facilement d'un état à un autre, souvent exactement contraire. [...]
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