Etude analytique de la fable de La Fontaine, Le Songe d'un habitant du Mogol.
[...] Enfin, on relèvera le lyrisme intervenant par : .les points d'exclamation des vers et 33 .les subjonctifs de souhait des vers 32 (que les ruisseaux m'offrent) et 33 (que je peigne). Vers 34 à 37 : éloge de la pauvreté et du sommeil Pour La Fontaine, une vie de création poétique et de nature vaut largement le luxe et l'agitation mondaine. Ainsi, à l'agitation sociale, il oppose le sommeil, aux riches lambris (vers 35) des demeures urbaines, la beauté du ciel des nuits à la belle étoile ou le toit de chaume des fermes. [...]
[...] L'auteur lui- même se plaisait à dire : Je me sers d'animaux pour instruire les hommes La fable, et l'apologue en général, est un genre argumentatif original puisqu'elle utilise le discours narratif et le récit pour convaincre ou persuader. La fable 4 du livre XI, Le Songe d'un habitant du Mogol, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse. [...]
[...] Champs Elysiens : dans la mythologie grecque, séjour plein de délices des âmes vertueuses ou héroïques. Minos : dans la mythologie grecque, ancien roi légendaire de Crète. Sa justice et sa sagesse lui valurent de devenir le premier des trois juges des enfers. L'humain séjour : la vie. La retraite : la solitude, la vie retirée. Les neuf sœurs : les neuf Muses ; elles président aux neuf arts libéraux. Les clartés errantes : les planètes. [...]
[...] Cette fable s'individualise nettement des autres car La Fontaine s'y exprime directement et se confie, procédé relativement rare pour un auteur classique. Ainsi, après un court récit influencé par l'Orient, il effectue pendant plus d'une vingtaine de vers une déclaration lyrique sur les avantages de la retraite et livre sa conception du bonheur. Il s'agit là d'une des fables parmi les plus personnelles de La Fontaine, une des plus achevées et surtout une de celles qui nous livrent le mieux l'âme du poète et son désir d'intériorité. [...]
[...] Il veut ainsi nous dire qu'elle sera dégagée des soucis de l'ambition des courtisans et de la recherche perpétuelle de la richesse. Conclusion Cette fable originale est l'une des plus achevée de l'auteur mais aussi, et surtout, une de celle qui nous livrent le mieux l'âme du poète. Un tel choix narratif, lyrique et en quelque sorte autobiographique, est rare dans la littérature, surtout à l'époque classique, et tranche avec la satire et l'ironie habituelle de ses Fables. Les choix de l'auteur sont finalement assez proches des morales des autres fables où il témoigne sa préférence pour le calme, la critique de la cour et des ambitions sociales et la sobriété heureuse de la vie naturelle, loin du luxe inutile. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture