La Sonate à Kreutzer, Chapitre 2 - Tolstoï

Thèmes abordés

La Sonate à Kreutzer, Chapitre 2, Tolstoï, incipit, roman, conception de l'amour, mariage, idéal

Résumé du document

Première question que pose le roman. Opposition est une confrontation de deux points de vue sans espoir d'évolution.
Amour comme idéal défendu par la femme et l'avocat : le mariage sanctifie l'amour. Enjeu de la discussion : définition de l'amour véritable. Échec à rapprocher des Affinités électives de Goethe.
L'avocat insiste sur le caractère sacré du mariage. La question de la fidélité est posée.
Opposition entre l'amour charnel et l'amour spirituel divise les personnages en présence. Conception qui se présente comme une utopie.
À l'inverse, Pozdnychev montre que cet idéal ne peut pas exister indéfiniment. Chez lui seul l'amour charnel peut satisfaire ses sens. Démythification du mariage qui ne revêt qu'un aspect social. Soit les époux s'acceptent, soit l'amour devient haine. La parole de Pozdnychev vient briser un tabou, parole qui n'est pas acceptée par le reste des voyageurs (ils fuient). Théorie qui trouve ses limites : résignation.
Joute verbale idéologique : rhétorique mise en place. Chaque idée en appelle une autre qui contredit la précédente. Tension dramatique qui trouve son paroxysme dans l'aveu.
Idéal utopique confronté à la réalité du mariage.

Extraits

[...] Grande scène de scandale que l'on retrouve au début de l'Idiot, des Frères Karamazov. Cadre huis clos du chemin de fer qui va se retrouver dans le récit du meurtre. Chef d'œuvre de laconisme. Effets traditionnels : poser un récit cadre. Chez Tchekhov, personnages réunis autour du feu qui racontent des histoires. Ici, un des personnages devient protagoniste de l'histoire racontée. Un second procédé consiste en la présence du confident. Maïeutique socratique : Pozdnychev est le Socrate qui a toujours raison. Ensuite c'est le narrateur qui lui sert d'accoucheur de la terrible vérité. [...]

[...] La Sonate à Kreutzer, Chapitre 2 - Tolstoï Description de plusieurs personnages. Dans le deuxième chapitre, conversation se poursuit mais changement d'interlocuteur. Pozdnychev met la femme et l'avocat en face de leurs contradictions : démythification de l'amour idéal. Discussion pour démasquer le personnage ? I Deux conceptions de l'amour Première question que pose le roman. Opposition est une confrontation de deux points de vue sans espoir d'évolution. Amour comme idéal défendu par la femme et l'avocat : le mariage sanctifie l'amour. [...]

[...] L'avocat insiste sur la descente aux enfers que constitue le mariage. Roman comme illustration des propos de l'avocat. Haine, jalousie, meurtre, amour. Prophétie et synthèse dans la mesure où tout a déjà eu lieu. Expose tous les dangers du roman. Fond idéologique mais mise en scène narrative. L'art de Tolstoï est de maintenir en haleine le lecteur alors qu'il sait dès le départ qu'il s'agit d'une histoire d'adultère. On passe du bavardage superficiel à la terrible vérité. Mise en scène d'une joute verbale idéologique : état d'excitation nerveuse du personnage, il est désigné comme l'homme aux cheveux blancs ce qui signifie l'usure, la marginalité. [...]

[...] Ambivalence entre le rire et le sanglot que le lecteur retrouve tout au long du roman. Personnage qui acquiert une profondeur par la présentation de ses sentiments. Second rire : écho à sa première apparition. Puis dévoilement de son identité. Lors de l'aveu, récit à la troisième personne (soit ce n'est pas lui, soit distanciation). Autre facette : personnage dogmatique. Au début son puis présence physique, puis sa parole, puis ses actes. Révélation progressive. Rôle de la parole : justification ou libération ? [...]

[...] Premier titre de La Sonate à Kreutzer : La Confession d'un meurtrier. Le titre disait déjà ce qui allait se passer. Comme les personnages, le lecteur peut être surpris par cet aveu tonitruant de Pozdnychev. Effets d'amorce qui peut être aussi idéologique. Les arguments sont ceux qui vont scander son récit : généralisation. Il appelle épisode critique le meurtre qu'il a commis. Début de l'autojustification par l'exemple des autres, les contradictions insolubles. Amorce narrative par la révélation mais amorce idéologique du texte. [...]