- Supervielle sent bien qu'il lui faudrait être de ce temps, malgré ses convulsions.
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[...] Le vers 9 laisse ouverte la possibilité d'un autre versant de l'Espace mais n'affirme rien. D'où les jugements du poète sur lui-même : Homme égaré dans les siècles Ne trouveras-tu jamais un contemporain il formule aussi des jugements sur son époque (v.19) : Ces jugements ne vont pas sans regret, sans nostalgie : Tu aurais tant aimé les hommes de ton époque Et tenir dans tes bras un enfant rieur de ce temps-là ! (v.7-8) ; tu aurais préféré Etre compris par le jour que l'on nomme aujourd'hui (v.17-18) II/ Le poète de l'intériorité L'intériorité organique Supervielle étant cardiaque, les pulsations du sang l'obsèdent. [...]
[...] Supervielle sent bien qu'il lui faudrait être de ce temps, malgré ses convulsions. Cette hantise de l'union à l'époque va se marquer par l'abondance des termes temporels en fin de vers : c'est sur eux que se pose le silence : siècles contemporain (v. époque ce temps-là (v.8). On constate que le poète a mis le repère temporel aujourd'hui (v.18) en relief à travers la graphie en italique. C'est une allusion au thème, dont les journaux et la radio abreuvaient les gens alors, la modernité. [...]
[...] Supervielle a magnifiquement rendu cet éclat par les sons que le scintillement d'un cœur (v.22), puis cet assombrissement : Obscur pour les autres hommes On peut ne peut qu'être sensible à la beauté de cette fin où l'image, les sons, le rythme se complètent. Conclusion : A qui connaît un peu Supervielle, Solitude apparaît très vite comme un poème-clé. Non seulement, il révèle l'attitude si personnelle de l'artiste en face de la vie contemporaine, mais les grands thèmes du poète (la mémoire, le cœur, l'amour de la petitesse, la vie intérieure, la solitude . [...]
[...] Tu aurais tant aimé les hommes de ton époque Et tenir dans tes bras un enfant rieur de ce temps-là ! Mais sur ce versant de l'Espace Tous les visages t'échappent comme l'eau et le sable, En partenariat avec www.bacfrancais.com Tu ignores ce que connaissent même les insectes, les gouttes d'eau, Ils trouvent incontinent à qui parler ou murmurer, Mais à défaut d'un visage Les étoiles comprennent ta langue Et d'instant en instant, familières des distances, Elles secondent ta pensée, lui fournissent des paroles, Il suffit de prêter l'oreille lorsque se ferment les yeux. [...]
[...] 8ème Elégie de Duino) Mais il comprend le silence des étoiles (elles sont chères à Supervielle, qui aime la petitesse et la douceur, l'aérien), qui l'induisent au recueillement : son âme alors parle et continue son chant, même quand ses yeux ont quitté ses inspiratrices : Les étoiles comprennent ta langue Et d'instant en instant, familières des distances, Elles secondent ta pensée, lui fournissent des paroles (v.14-16) Cette intériorité est suggérée par l'abondance des finales féminines, par la douceur générale des sonorités (refus de tout mot claironnant, du gong des rimes). III/ Le mystère de la communication Les hommes se protègent Ils se protègent des approches d'autrui, avancent derrière de hauts cactus (v.3). En partenariat avec www.bacfrancais.com Il s'agit là d'une image uruguayenne peut-être . Leurs paroles Au dehors, leurs paroles ont bien un lien avec leur âme. Mais lequel ? Elles sont si souvent truquées pour cacher la vie profonde ! [...]
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