Le singe nu, Desmond Morris, Darwin, primate, homo economicus, appel à l'humilité, processus darwinien
« Quand on se regarde dans une glace, après avoir lu ce livre, on ne se voit plus de la même façon » disait Arthur Koestler, en quatrième de couverture. Cette citation, plutôt élogieuse, mettait déjà en haleine le lecteur avant même qu'il ait pris le soin de commencer son office, tout en hypothéquant d'une certaine manière l'ouvrage en lui-même. S'agissait-il d'un énième écran de fumé dissipé intelligemment par un éditeur véreux afin d'appâter le plus grand nombre pour finalement le laisser sur sa faim ? Telle est la question que je me suis légitimement posée après avoir fait l'acquisition de ce livre.
[...] Le lecteur peut en effet s'identifier quasiment à chaque instant. Chaque hypothèse avancée à propos de l'un de nos ancêtres rejaillit forcément sur l'homme moderne, appelé impudiquement singe nu Le message que Desmond Morris cherche à faire passer est simple : votre culture dérive des pratiques de vos aïeux, fussent-ils les plus lointains, thèse à laquelle il est impossible de se porter en faux après avoir lu le livre. Une bonne partie de nos comportements socioculturels les plus courants et anodins ne seraient donc qu'un atavisme, une hérédité dont la filiation est tout à fait imputable à nos ancêtres. [...]
[...] L'exemple du battement des pieds, que j'exerce très souvent au grand dam de mes proches, m'a permis de prendre conscience de mon anxiété et de ce besoin permanent de se rassurer. Je n'avais d'ailleurs aucune idée de l'origine de cette mauvaise habitude (rappel du battement de cœur de la mère, qui tient à 80% son nourrisson de la main gauche). J'ai également pu expérimenter avec succès la technique du métronome sur mon petit filleul, particulièrement agité durant les fêtes de noël. Grâce à Desmond Morris, j'ai donc pu recouvrer le sommeil et préparer en toute sérénité mes partiels. [...]
[...] La femme, quant à elle, semble totalement étrangère à la notion de travail, et assignée à remplir sa mission de femme au foyer et de reproductrice, ce qui laisse assez dubitatif lorsque l'on mesure l'évolution de la condition de la femme au cours des soixante dix dernières années. Néanmoins, cet archaïsme se justifie surtout par la période où l'auteur a accouché de son ouvrage, largement empreinte d'un machisme toujours palpable à l'heure actuelle. Il faut donc savoir replacer l'œuvre dans son contexte. Ainsi, pour dresser le bilan de cette lecture, je ne conseillerai pas à tous mes proches de lire ce livre. A mon sens, ce n'est pas un soulier qui peut aller au pied de tout le monde. [...]
[...] L'impression de répétition est trop présente, puisque Desmond Morris utilise toujours le même calque pour étayer ses propos, ce qui nuit fortement à la qualité littéraire de l'œuvre. L'unité est le maître mot. Certains s'y complairont sans doute, d'autres comme moi regretteront l'approche trop syllogistique de l'auteur (Le primate, pour calmer ses petits, pose son oreille sur le cœur de sa mère, l'homme moderne adulte reproduits des battements à l'aide de ses pieds lorsqu'il est stressé, donc cette attitude dérive bien de la première, donc le singe nu garde toujours des particularismes dérivés de ses anciens). [...]
[...] Le singe nu Ca va merci Morris Quand on se regarde dans une glace, après avoir lu ce livre, on ne se voit plus de la même façon disait Arthur Koestler, en quatrième de couverture. Cette citation, plutôt élogieuse, mettait déjà en haleine le lecteur avant même qu'il ait pris le soin de commencer son office, tout en hypothéquant d'une certaine manière l'ouvrage en lui-même. S'agissait-il d'un énième écran de fumé dissipé intelligemment par un éditeur véreux afin d'appâter le plus grand nombre pour finalement le laisser sur sa faim ? [...]
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