Significations de la figure féminine, Les Fleurs du Mal, Baudelaire, objet d'art, incarnation de l'amour sensuel, obsession, drogue, angoisses métaphysiques
Chez Baudelaire, la figure de la femme est omniprésente et prend de nombreuses significations qui sont même parfois contradictoires.
Dans certains poèmes, la femme est une manière pour le poète d'atteindre une forme d'idéal, de perfection. Dans le poème XVII, intitulé « La Beauté », la femme devient un objet d'art, une statue antique qui représenterait une déesse (« Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre » ; la statue est caractérisée par son immortalité, son éternité) et dont la perfection du corps et des proportions défient toutes les lois (« Les poètes, devant mes grandes attitudes, / […] consumeront leurs jours en d'austères études » vers 9-11).
[...] Cette vision de la femme en tant qu'être tyrannique est sans doute due aux propres expériences amoureuses du poète, durant lesquelles il a pu réaliser que la femme n'est pas seulement source de plaisir esthétique et sensoriel, mais est aussi celle qui use les forces vitales de son amant (d'où l'image du vampire) ; la femme devient source de souffrance. L'amour est même présenté dans le poème La Fontaine de Sang (CXIII) comme un divertissement nécessaire pour échapper à la réalité et à la misère de sa condition J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux et qui ne sert en fait qu'à assouvir les pulsions bestiales des femmes qui sont présentées comme des monstres sanguinaires Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles / Fait pour donner à boire à ces cruelles filles ! [...]
[...] Baudelaire se retrouve dans cette angoisse du néant et de l'ennui comme on peut le lire explicitement dans le dernier poème du recueil : Verse nous ton poison pour qu'il nous réconforte ! [ ] Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ? / Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ! [...]
[...] Dans d'autres poèmes, la femme apparaît plus comme l'incarnation de l'amour sensuel. Par exemple, le poème Le serpent qui danse (XXVIII) met en scène une dimension très charnelle, où tous les sens sont en éveil et jouent un rôle important : la vue et le toucher Comme une étoffe vacillante, / Miroiter la peau ! vers l'odorat Sur ta chevelure profonde / Aux âcres parfums, / Mer odorante et vagabonde vers et même le goût puisque le poète ressent une ivresse Je crois boire un vin de Bohême vers 33). [...]
[...] Quelles sont les significations de la figure féminine dans le recueil Les Fleurs du Mal de Baudelaire? Chez Baudelaire, la figure de la femme est omniprésente et prend de nombreuses significations qui sont même parfois contradictoires. Dans certains poèmes, la femme est une manière pour le poète d'atteindre une forme d'idéal, de perfection. Dans le poème XVII, intitulé La Beauté la femme devient un objet d'art, une statue antique qui représenterait une déesse Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre ; la statue est caractérisée par son immortalité, son éternité) et dont la perfection du corps et des proportions défient toutes les lois Les poètes, devant mes grandes attitudes, / [ ] consumeront leurs jours en d'austères études vers 9-11). [...]
[...] Néanmoins, la figure féminine n'est pas seulement connotée positivement. Dans le poème Le vampire (XXXI), l'amour est présenté comme un bagne Infâme à qui je suis lié / Comme le forçat à la chaîne vers une servitude à laquelle on ne peut se soustraire car l'hégémonie de la femme est trop forte ; la femme devient comme une drogue, une obsession pour le poète, qu'il déteste mais qui lui est indispensable et dont il ne peut se passer : Comme au jeu le joueur têtu, / Comme à la bouteille l'ivrogne, / Comme aux vermines la charogne (vers 9-11). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture