Célébration du monde, Sido, Colette, autobiographie, enfance, roman, hommage
Il s'agit d'un extrait du roman Sido de Colette publié, sous sa version définitive, en 1930. Sido est un récit d'inspiration autobiographique où Colette fait le portrait des membres de sa famille et raconte son enfance heureuse. Nous sommes dans la première partie de ce roman qui est consacré à l'évocation principale de sa mère, Sido, et nous assistons ici à une scène emblématique de l'enfance que l'auteure a passé.
[...] La précision horaire montre que la mère fait un effort et qu'elle a compris intimement ce dont sa fille a besoin et surtout elle se distingue des autres mères qui laissent leur enfant dormir. Un thème apparaît ici donc qui reviendra sans cesse dans le roman, c'est l'originalité de cette mère. Tout le monde dort, mais Colette aime susciter une image d'une mère et de sa fille qui sont réveillées. On une chose qui ne les concerne que toute les 2. [...]
[...] Il s'agit d'une expérience fusionnelle. Elle a l'impression d'être en rapport, en relation avec le monde comme un tout. C'est ça que l'on peut appelé une expérience existentielle. Tous les éléments du monde sont unis dans le même état qui est le sommeil «tout dormait» (l.5) tandis qu'elle est réveillée. Il y a peut-être aussi un sentiment puissant derrière car tout est passif face à la seule conscience qui est éveillée. Il s'agit aussi et surtout d'une expérience sensorielle, omniprésente dans Sido. [...]
[...] La mère lui permet de découvrir le monde mais elle lui permet aussi de se découvrir elle-même et de prendre confiance en elle-même puisqu'elle la complimente et surtout parce qu'elle laisse seule. Sa mère est suffisamment avec elle pour savoir se mettre en retrait. Ce passage a un caractère idéalisé, ce ne sera pas le cas dans l'?uvre toute entière dans laquelle on verra que cette enfance, aussi heureuse qu'elle est, n'est pas sans faille. Colette veut idéaliser cette enfance, à plaisir à la raconter pour avoir le plaisir de la relire. C'est une des fonctions des ?uvres autobiographique. [...]
[...] Brusquement, elle se corrige. Elle veut adhérer au discours de sa mère sous la forme d'une ample phrase avec un procédé d'énumération qui mime, par sa longueur et son rythme, l'ampleur de cette beauté. - D'abord on a l'anaphore de «à cause de». - On a un groupe ternaire de plus en plus long : «des yeux bleus assombris par la verdure», «des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu'à mon retour» et «ma supériorité d'enfant éveillée sur les autres enfants endormis». [...]
[...] «tout dormait dans un bleu originel, humide et confus» (l.5). Le bleu est ici substantivé, ce qui donne une impression de pureté. On a un groupe ternaire d'adjectifs qui qualifient ce substantif : - «originel» : Avec cette adjectif, on retrouve cette idée de début (il est trois heure et demie et il est l'aube). C'est l'idée principale sous-jacente à tout ce texte. C'est ce qui est à l'origine donc ce qui existe indépendamment du reste. - «un bleu humide» : qui associe le toucher et la vue. [...]
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