Sombre et mélancolique, Roméo s'enracine peu à peu dans un désarroi et un pessimisme des plus profonds. Ainsi, l'amoureux transi qu'il est se sent comme cloué au sol, car, en évoquant Eros, il " ressen[t] trop l'élancement de ses atteintes, pour [s]'élancer sur ses ailes légères ". Terrassé par le " dard bien trop pénétrant " qu'est l'amour, Roméo montre même une certaine forme de complaisance dans les " malheurs " qui l'assaillent, puisqu'il perd entièrement goût à la vie et il détourne chaque parole de ses amis de sorte à intensifier son mal-être. Ainsi, Roméo ne montre guère d'enthousiasme quant à ce bal chez les Capulet. Lorsque Mercutio l'incite à danser, Roméo réplique par un vers rappelant la forme chiasmique : " Des ailes au talon ; moi, j'ai du plomb dans l'aile ". De même, lorsque son fidèle ami lui suggère de " pren[dre] les ailes d'Eros " pour s'élancer, Roméo rétorque à cette proposition par la pluie de malheurs qui le " riv[e] au sol " et qui l'empêche de bouger. Ainsi, il fait de chaque conseil un accablement supplémentaire, et ses lamentations excessives nous amènent à concevoir en ce personnage une attitude quasi artificielle puisque ces paroles s'apparentent à une copie des sonnets pétrarquistes, suggérant alors l'idée d'un amoureux caricatural.
[...] De plus, en Anglais, Roméo a une sonorité proche de roamer qui veut dire errant. Ainsi, Roméo qui erre dans les ténèbres de ses tourments, utilise donc la métaphore du pèlerin et fait de Juliette une sainte. Cette métaphore est d'autant plus visible que les termes se rapportant à la sphère religieuse abondent : le mot pèlerin par exemple, est repris cinq fois, tantôt par Roméo, tantôt par Juliette. Et c'est donc par ce procédé stylistique que la scène acquiert un caractère sacré, puisque c'est à partir de cette rencontre que la tragédie va véritablement se révéler. [...]
[...] Shakespeare - Roméo et Juliette : acte scènes 4 et 5 Acte scène 4 : * Quel est l'état d'âme de Roméo ? Comment cet état d'âme est-il suggéré ? Sombre et mélancolique, Roméo s'enracine peu à peu dans un désarroi et un pessimisme des plus profonds. Ainsi, l'amoureux transi qu'il est se sent comme cloué au sol, car, en évoquant Eros, il ressen[t] trop l'élancement de ses atteintes, pour [s]'élancer sur ses ailes légères Terrassé par le dard bien trop pénétrant qu'est l'amour, Roméo montre même une certaine forme de complaisance dans les malheurs qui l'assaillent, puisqu'il perd entièrement goût à la vie et il détourne chaque parole de ses amis de sorte à intensifier son mal-être. [...]
[...] Ainsi, un lien s'établit entre la jeune Capulet et le mois de Juillet qui est le symbole même de la lumière mais aussi de la chaleur. C'est donc du mois de sa naissance que Juliette tire l'éclat lumineux qui la caractérise dans cette scène. * La rencontre entre Roméo et Juliette s'ouvre sur une double métaphore. Etudiez le passage. La rencontre entre Roméo et Juliette se double de la métaphore du pèlerin. En effet, le nom même du jeune Montaigu est issu de l'italien romitaggio qui signifie un pèlerin se rendant à Rome. [...]
[...] L'amour revêt plusieurs visages selon les dires de Mercutio. Tout d'abord, il reprend la tradition mythologique, puisqu' il s'apparente à Eros dont les ailes permettent d'atteindre le paroxysme de ce sentiment, et offre alors la possibilité de goûter l'amour absolu, celui que Roméo découvrira avec Juliette. Mercutio, avec cette personnification, octroie au sentiment amoureux la possibilité d'accéder à la plénitude totale, puisqu'il dit à Roméo Elancez-vous plus haut que nos bonds vulgaires et ce grâce aux ailes d'Eros. Pour Mercutio, l'amour est une chose tendre qui peut tout aussi s'apparenter à un jeu. [...]
[...] Dans ces vers, l'ami de Roméo suggère un climat de défiance. Ainsi, Mercutio décrit l'amour à son image, c'est-à-dire comme quelque chose de vif qui manifeste une certaine attirance pour les rapports de force. En effet, le jeune homme est reconnu pour son goût du duel. Cependant, Mercutio évoque ici non pas l'amour que Roméo porte à Rosaline, mais l'amour que le jeune homme porte au sentiment lui-même. Si Mercutio manifeste si peu de compassion et de peine pour son ami, c'est parce qu'il a compris que Rosaline n'est autre que la matérialisation de l'amour pour Roméo. [...]
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