Commentaire composé sur l'Acte V scène 3 de la pièce de théâtre de Shakespeare intitulée Le Roi Lear.
[...] C'est en 1606 que Le Roi Lear est représenté, pour la première fois, devant le roi Jacques 1er. Cette tragédie sombre, hors du temps, s'inscrit dans un contexte de pessimisme. La conception d'un monde hiérarchisé est mise en question par les découvertes de Copernic. L'homme perd toutes ses certitudes. Le Roi Lear est perçu comme une tragédie du désordre où règne la logique de l'injustice. L'acte V mène à son paroxysme ce processus. Il correspond, symboliquement, au jugement dernier. La scène III expose la mort de nombreux personnages : Gloucester, Régane, Goneril, Edmond, Cordélia et Lear. [...]
[...] C'est uniquement par la Rédemption qu'il peut accéder à la paix de son âme et à une existence supérieure spirituelle. Lear s'est maintenant détaché du « chevalet de torture » où son erreur l'avait placé. C'est une fin inévitable que Shakespeare a mis en scène. L'erreur de Lear déclenche le chaos, déchaîne des forces, trouble son esprit, tue sa fille. Toutefois, au-delà d'une crise personnelle, c'est un bouleversement politique que Lear a engendré. En partageant son royaume, il a entraîné la confusion de la hiérarchie. [...]
[...] Cependant, sa folie est à nuancer. A travers sa douleur, Lear a des réflexions philosophiques, spirituelles notamment sur le sens de la mort, page 216 : « Pourquoi un chien, un cheval, un rat auraient-ils la vie, et toi plus un souffle ? ». Grâce à son errance dans les Landes, Lear a appris la connaissance de soi, et a accéder à la sagesse. Mais sa souffrance s'accroît, il réalise la mort de sa fille tant aimée : « Tu ne reviendras plus, Jamais, jamais, jamais, jamais, jamais [ ] Voyez-vous cela ? [...]
[...] Tout comme Kent, il se demande : « Est-ce là la fin promise ? », page 213. Nous sommes donc les témoins d'un engrenage que rien n'arrête. Comme l'exprime Fluchère, dans Shakespeare, dramaturge élisabéthain : « On ne pénètre pas dans l'univers de Lear : on le contemple, horrifié, de l'extérieur. » Tout se passe au-delà de la commune mesure. Cependant, Goneril, Régane et Edmond, personnages apparaissant comme de véritables opposants tout au long de la pièce, s'avèrent plus subtils. [...]
[...] En effet, leur amertume peut s'expliquer. Lear, au moment du partage du royaume, déclare officiellement qu'il voulait offrir une part plus opulente à Cordélia, sa fille préférée. L'ingratitude de Goneril et de Régane est donc logique. Par ailleurs, Edmond, en tant que fils bâtard, est déprécié par Gloucester. Ce dernier sera, d'ailleurs, puni par là où il avait péché, page 208 : « Le lieu sombre et vicieux où il t'engendra lui a coûté ses yeux. » Leur méchanceté à tous les trois est fondée, elle n'est pas gratuite. [...]
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