L'année 1580 marque en Angleterre l'apogée du théâtre dit « Elisabéthain », dont Shakespeare sera le plus illustre représentant. Le texte étudié provient de la troisième scène de l'Acte III de sa pièce Hamlet, datée de 1602, et se présente sous la forme d'un monologue où le Roi du Danemark effectue son examen de conscience. Dans un premier temps, nous aborderons les thèmes de l'aveu et du remords. Une seconde partie sera consacrée à la situation du roi face au jugement divin et aux conditions du pardon. Nous ferons enfin l'analyse du conflit intérieur qui habite le Roi, déchiré entre son désir de repentir et l'incapacité où il se trouve de le réaliser (...)
[...] Il faut en premier lieu réparer l'offense ce dont le Roi s'avoue incapable 13-15). Dans le cadre du procès eschatologique, la confession personnelle, la déposition est obligatoire, dussent les fautes démasquées montrer les dents 19) c'est-à-dire crier bien fort la culpabilité de leur auteur. Les lignes 9 à 12 sont occupées par trois interrogations purement oratoires destinées à poser plusieurs principes : la clémence, la pitié, le pardon, et à proposer un vecteur spirituel : la prière. C'est donc par la prière que le Roi espère obtenir le pardon, une prière difficile. [...]
[...] Parallèlement à tous ces éléments, le crime est présenté comme vu de l'extérieur dans des passages tels que cette main le meurtre 14). Ces tournures marquent la prise de conscience du Roi qui réalise l'ampleur de son crime. En s'adressant à sa conscience personnifiée à l'aide de formules telles que Ô conscience te débattant le personnage se place dans une situation de distanciation nécessaire à l'appréhension objective de l'acte commis. L'ajout de tournures injonctives pliez, genoux [ ] Et toi, cœur [ 24) renforce ce procédé de dédoublement. La présence d'apostrophes telles que Oh ! [...]
[...] Or le désir de posséder la Reine constitue l'un des mobiles, sinon le mobile essentiel, de l'assassinat du Roi Hamlet. Les deux autres mobiles ouvertement déclarés à la ligne 15, la couronne et la puissance, contreviennent au Tu ne voleras point On pourrait ajouter que tout péché ayant le caractère d'une offense faite à Dieu et aux hommes, c'est en dernière analyse aux deux premiers commandements qu'il fait entorse : Tu aimeras Le seigneur ton Dieu plus que toi-même et Tu aimeras ton prochain comme toi-même L'acte commis, placé dans la perspective d'une infraction à la loi religieuse confondue avec la loi morale, n'en apparaît alors que plus infâmant. [...]
[...] Dans cette perspective, l'aveu prend le sens d'une confession. Éléments principaux : ( La faute est au premier abord prototypique et archaïque. Elle évoque la première et la plus ancienne malédiction biblique par référence à l'assassinat d'Abel par son frère Caïn dans le récit de la Genèse. ( La faute est personnifiée, elle agit par elle-même, elle infecte le ciel même échappant ainsi à la volonté du personnage : mon crime est plus fort que ma forte intention 6). (Chiasme) ( La métaphore filée du ciel comme cour de justice installe personnage et spectateur dans une problématique du salut et de la damnation : la justice la loi pas de chicane notre déposition 17-19). [...]
[...] III) TROISIEME PARTIE : Le conflit intérieur. Sous-partie 1 : Le désir du repentir Transition : ( Cependant la prière ne suffit pas. C'est ce que s'emploient à démontrer les lignes 14 à 20, pour aboutir à l'idée du repentir présenté comme une tentative, un essai de ce que peut le repentir 20-21). Éléments principaux : ( La nouvelle tentative, tout comme la prière, apparaît comme issue du désir de la volonté de la forte intention du roi. ( Ce désir se manifeste par une série d'exhortations désespérées qui s‘adressent sur le mode injonctif: - D'abord aux Anges symboles d'ordre spirituel et intermédiaires. [...]
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