Sermon sur la mort, Jacques-Bénigne Bossuet 1662, Louis XIV, siècle classique, dramatisation, théâtralisation, démarche didactique, rhétorique, discours austère, ponctualisation expressive, commentaire de texte
Bossuet est avec La Bruyère ou encore La Rochefoucauld un des grands moralistes de ce que Voltaire nommait le "grand siècle", c'est-à-dire le siècle classique. Il propose avec ses sermons, discours et oraisons, un rappel à l'ordre vigoureux des hommes et des chrétiens, en passant, s'il le faut, ici, par un discours sur le sujet a priori le plus austère qui soit, le discours sur la mort et ne doit échapper à personne. Ce sermon, le plus connu d'entre tous ses sermons, fut d'ailleurs soumis au monarque lui-même !
[...] O Dieu Encore une fois, qu'est-ce que de nous ? Si je jette la vue devant moi, quel espace infini où je ne suis pas Si je la retourne an arrière, quelle suite effroyable où je ne suis plus Et que j'occupe peu de place dans cet abîme immense du temps Je ne suis rien ; un si petit intervalle n'est pas capable de me distinguer du néant ; on ne m'a envoyé que pour faire nombre ; encore n'avait-on que faire de moi, et la pièce n'en aurait pas été moins jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre. [...]
[...] Enfin, la démarche très didactique de Bossuet est renforcée par l'implication du locuteur dans son argumentaire, que l'on repère grâce à des modalisations qui mettent en avant la parole en action : « je veux dire [ ] » à l'attaque du second paragraphe, qui loin de décrédibiliser le locuteur qui aurait à s'expliquer, montre justement à l'inverse que nous avons affaire à un locuteur maitre de son propos et qui entend bien se faire comprendre et respecter, jusque dans ses ajouts et dans ses interruptions, à des fins explicatives. Ce texte est glaçant, parce que le sujet (la mort, la finitude) est grave, mais aussi parce que Bossuet sait le dramatiser, au sens de ménager dans ce texte une progression et un ton angoissants, aptes à mobiliser le destinataire. Le ton est interrogateur et renvoie l'homme à l'incapacité de trouver des réponses stables et toutes prêtes : la première affirmation du texte est en fait une interrogative. [...]
[...] Ce sermon, le plus connu d'entre tous ses sermons, fut d'ailleurs soumis au monarque lui-même Demandons-nous en quoi ce sermon parvient à allier rigueur et vivacité, austérité et force. Pour cela nous montrerons en quoi il s'inscrit bien dans une rhétorique toute classique, puis comment Bossuet parvient à dramatiser le propos pour instaurer un climat d'angoisse, et enfin, comment plus généralement le locuteur théâtralise son propos afin de réveiller et de mobiliser son auditeur. La rhétorique de Bossuet est ici on ne peut plus classique. Bossuet met le langage au service de son propos, qui se veut choquant et puissant. [...]
[...] Bossuet, Sermon sur la mort. (Publication posthume). Sermon prononcé devant le Roi Louis XIV. « Qu'est-ce donc que ma substance, ô grand Dieu ? J'entre dans la vie pour en sortir bientôt ; je viens me montrer comme les autres ; après, il faudra disparaître. [...]
[...] » Corrigé du commentaire. Bossuet, Sermon sur la mort. (Publication posthume). Sermon prononcé devant le Roi Louis XIV. Bossuet est avec La Bruyère ou encore La Rochefoucauld un des grands moralistes de ce que Voltaire nommait le « grand siècle », c'est-à-dire le siècle classique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture