Segalen, "Peintures" : la place et rôle de la peinture

Résumé du document

Dissertation sur le rôle et la place de la peinture dans le recueil de poésie Peintures de Victor Segalen. Comment Segalen fait part de la peinture chinoise par l'intermédiaire de poèmes en prose.

Extraits

[...] Nous verrons donc dans quelles mesures Segalen use et s'amuse du rôle et de la place de la peinture dans Peintures. Tout d'abord nous constaterons que contrairement à ce qui peut être attendu, la peinture n'apparaît qu'en filigrane dans ces poèmes en prose. Ensuite nous réajusterons cette idée car si la peinture s'efface parfois, il n'en demeure pas moins que quand elle est présente, elle l'est de manière spectaculaire. Enfin nous verrons Peintures comme un livre-idéogramme, un recueil-calligraphie. Etonnement, la peinture dans Peintures de Segalen apparaît plus en filigrane que ce qu'on en attend. [...]

[...] Ensuite vient le rôle qui toujours selon le même dictionnaire est la fonction que l'on remplit ou la conduite sociale de quelqu'un Ces définitions sont plus difficiles à ajuster aux non-animés, mais on dit rôle est de faire cela, d'être cela'. D'où que fait la peinture dans Peintures, qu'est ce qu'elle est ? Enfin place est rôle de la peinture dans Peintures reste un sujet vaste mais ambitieux. L'analyse de ce sujet laisse plus de question en sa fin qu'en son début. [...]

[...] Cet exemple particulier nous montre à quel point la peinture dans ce livre ne garde pas sa place si ce n'est habituel en tous cas attendue. Elle entre en interaction avec les hommes qui la font exister : le peintre et les observateurs. Car si, selon Ingartel, un livre sans lecteur n'atteint pas son état de complétude, il en va de même pour la peinture. Une peinture qui n'est pas vue, observée n'est pas complète. Les peintures de Segalen atteignent cet état puisqu'elles sont observées par le lecteur-observateur. [...]

[...] Peintures est un livre sur la peinture chinoise et tout ce que cela entraîne. La peinture chinoise est la conception micro et macroscopique chinoise de l'univers. Le précipité de l'état d'esprit du peintre qui se met au travail. Comme nous avons pu le voir dans la première partie, la peinture dans Peintures comme médiateur culturel, nous montre cette conception chinoise de l'univers. La première partie de cette définition est donc abordée dans le livre de Segalen. Nous savons que les peintures décrites dans Peintures sont imaginaires ou imaginées par Segalen sur les observations qu'il a pu faire lui-même de peintures originales et du monde chinois. [...]

[...] Segalen laisse une véritable place au monde chinois. Dans le poème Quatre peintures dioramiques pour les néoménies des saisons long poème de huit pages dans lequel on ne relève que quatre occurrences du mot peinture ou ses dérivés sémantiques et morphologiques (peindre, peintre, pinceau, etc.), occurrences qui rappellent au lecteur qu'il est en face de description de tableau, de peintures. Segalen fait le choix de nous faire découvrir les couleurs, les aspects, les coutumes des quatre saisons en Chine, plutôt que de nous faire découvrir une peinture et tout son processus artistique, qui représente les quatre saisons chinoises. [...]