Schopenhauer en France un mythe naturaliste, René-Pierre Colin, 1979, évolution du mythe, oeuvre de Maupassant, anachronisme, romanciers naturalistes, commentaire de texte
René-Pierre Colin entend montrer que l'introduction de Schopenhauer dans le paysage français du XIXe siècle a été l'occasion d'une mythification du philosophe. En d'autres termes, l'ouvrage s'intéresse au paradoxe suivant : la fascination des écrivains naturalistes pour Schopenhauer coïncidence avec leur "ignorance profonde de son œuvre".
[...] » → « baudelairisme schopenhauerien », Schmidt • L'enfant, notamment l'enfant bâtard : pitié pour le fruit du « piège immonde » de la nature • Scepticisme à l'égard des sentiments apparemment nobles mais réellement égoïstes (amour, patriotisme, vie claustrale) • Tentation du suicide, à l'opposé de la philosophie de Schopenhauer (cf. « L'Endormeuse ») Discussion critique - Le titre porte à confusion : la réception de Schopenhauer en France ne se résume pas au mythe naturaliste, même au XIXe siècle. [...]
[...] Il s'agit davantage de la façon dont les naturalistes se sont appropriés sa philosophie. - R.-P. Colin en vient à la conclusion que les naturalistes ne retiennent pas le pan idéaliste de Schopenhauer afin d'en privilégier l'aspect moral. Or on pourrait interroger cette affirmation, par exemple en s'intéressant aux questions de focalisation dans l'œuvre de Maupassant (jeux entre focalisations interne/externe, le moi comme « support du monde » comme l'écrit Gide). De plus, Maupassant, en tant que lecteur de Lacour, a bien eu connaissance de la question idéaliste. Colin, R.-P., Schopenhauer en France. [...]
[...] Puis l'absence d'espoir devient insupportable (évolution À rebours → En route = supériorité de la foi). Préface de 1903 d'À rebours : « Les observations de Schopenhauer n'aboutissent à rien ; il vous laisse, pour ainsi parler, en plan ( » Maupassant et le « saccageur de rêves » (p. 193-202) 1. L'ouvrage permet d'éviter les anachronismes en répondant aux questions : à quelles traductions Maupassant a-t-il pu avoir accès, lesquelles a-t-il lues de façon certaine ? que connaissait Maupassant de Schopenhauer ? [...]
[...] En d'autres termes, l'ouvrage s'intéresse au paradoxe suivant : la fascination des écrivains naturalistes pour Schopenhauer coïncidence avec leur « ignorance profonde de son œuvre ». Points essentiels 1. Quelle évolution du mythe en France ? Colin propose un parcours chronologique : • 1854-1870 (p. 27-98) : introduction de Schopenhauer en France. Ses visiteurs français livrent des témoignages propices à la création du mythe (un Diogène positiviste selon Foucher de Careil, un personnage romanesque sous la plume de Lacour, etc.). Traductions fantaisistes (Weill) et réservées à des happy few. → Pas d'implantation en France avant 1870. • décennie 1870 (p. [...]
[...] 138-206) : D'abord une « gloire tardive », la mode schopenhaueriste et l'influence sur les naturalistes. Puis chute des idéaux, « maladie pessimiste », Schopenhauer devient « le philosophe à abattre » à droite comme à gauche Quelle influence sur les romanciers naturalistes ? Henry Céard et le « philosophe attendri » (p.156-164) Adaptation de la philosophie de Schopenhauer à son propre pessimisme et utilisation de celle-ci comme base théorique du naturalisme. Schopenhauer lui apparaît comme un « pessimiste doux », observateur des troubles physiologiques et moraux de l'humanité. [...]
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