Le présent du discours décrit des actions habituelles, répétitives : en effet, les réactions de Maurice Scève s'inscrivent dans un schéma circulaire, illustré par l'emploi de l'adverbe « toujours » vers 10. Cependant on remarque une disposition typographique particulière en ce qu'elle révèle la présence d'un quatrain, suivi d'un sizain disposé en retrait (...)
[...] III) Conclusion : La structure géométrique du sonnet montre que le poète parvient finalement à maîtriser les tourments amoureux qu'il décrit. L'écriture du discours amoureux semble donc posséder une vertu cathartique en ce qu'elle permet de se libérer des passions. [...]
[...] La métaphore guerrière du vers qui fait de la femme une chasseresse, et l'utilisation des verbes hyperboliques saisir v.7 et crie v.8 indiquent la rudesse de cette joute amoureuse. En fait, Scève illustre à merveille l'étymologie du mot passion : du latin patior souffrir, la passion amoureuse n'est louée qu'à la mesure des souffrances qu'elle procure. Si Maurice Scève décrit son mal (vraisemblablement la passion qu'il éprouve pour Pernette du Guillet), il écrit avant tout dans le but de faire une œuvre littéraire dans la plus pure tradition pétrarquiste. [...]
[...] Lecture analytique Délie, objet de plus grande vertu de Scève Moins je la vois, certes, plus je la hais ID FDL : 336 Moins je la vois, certes, plus je la hais de Sceve Sommaire Une structure circulaire II) Les ambiguïtés de la passion III) Conclusion Analyse Introduction : Délie, objet de plus haute vertu est un recueil de dizains écrit par Maurice Scève, poète lyonnais, en 1544. Le quarante-troisième poème évoque, dans une suite de décasyllabes, les contradictions inhérentes à son état. [...]
[...] Le désordre de la phrase v.5-6 amour et haine est le sujet postposé du verbe lâche tandis que le complément d'objet direct deux divers traits est antéposé) traduit le désordre intérieur de l'amant, esclave de ses sentiments. Cette servitude s'exprime aussi par l'emploi de personnifications : l'amour v.7, haine v.7 et vengeance v.8, mon désir v.9, mon cœur v.10 illustrent le fait que l'auteur n'est plus maître de lui-même. Toutefois cette stylisation de la blessure amoureuse demeure tout à fait traditionnelle et reprend les images convenues de la poésie pétrarquiste, notamment la référence aux flèches lancées par Eros ou Cupidon (vers 5). [...]
[...] Cette disposition en miroir (ABABB CCDCD) ou en chiasme tresse les rimes de manière savante, à la façon d'un motif de tapisserie. En fait, le distique formé par les vers 5-6 joue le rôle d'un axe, d'un pivot autour duquel s'articulent les deux quintils : le cinquième vers est lié à la première strophe par une rime commune, tandis que le sixième vers introduit une nouvelle rime qui le rattache à la deuxième strophe. Le mètre employé par Maurice Scève entretient aussi un rapport avec la structure du poème, le décasyllabe reproduisant à l'échelle du vers la géométrie du poème (10 vers). [...]
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