Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le monde découvre les horreurs commises par les hommes et est profondément ébranlé.
Notre passage, qui constitue la scène finale de la pièce, se situe à la fin de l'acte II, juste après le départ de Pozzo et Lucky, l'autre couple de personnages qui intervient dans la pièce. On aurait pu croire que ce départ marquerait le fin de la pièce, et de l'attente, que ce soit celle des personnages, ou celle des spectateurs, mais il n'en est rien. Vladimir et Estragon se retrouvent donc seuls sur scène, et leur attente continue puisque Godot n'est toujours pas venu. Cette scène peut être perçue comme une sorte d'hyberbate par rallonge, puisqu'il s'agit d'une scène qui vient s'ajouter après ce qui semblait être la fin de la pièce.
[...] Silence qui marque l'entrée. Le garçon rompt ce silence. Politesse excessive tout au long de leur entretien (19 fois monsieur) qui vient parasiter la conversation. Monsieur Albert différentes nominations pour désigner les personnages, perte de l'identité. Reprenons comme s'ils avaient été interrompus, que tout le reste n'était qu'une pause. Garçon ne répond quasiment que par oui et non, conversation qui n'évolue pas. Échange qui est formé des questions de Vladimir et des réponses du garçon. Vladimir fait le dialogue à lui seul. [...]
[...] Vladimir est donc seul sur scène. Il réveille Estragon, peut-être pour ne pas rester seul après le départ de Pozzo et Lucky, nécessité d'avoir un interlocuteur pour continuer le dialogue et pour continuer la pièce, pour maintenir l'attente. Besoin de quelqu'un qui lui donnera la réplique, pour éviter le silence qui a suivi le départ de Pozzo et Lucky et qui vient sans cesse parasiter la pièce, ou peut-être tout simplement a-t-il besoin de quelqu'un pour l'écouter. L'intrusion du songe dans cette scène revêt toutefois une importance particulière, puisqu'il s'agit d'une pièce de théâtre, donc d'une mise en scène de l'illusion, du songe. [...]
[...] Ne revient pas sur la notion du temps. Semblé : marque l'incertitude, il s'agit encore une fois d'apparence, phénomène renforcé par l'emploi du mot rêve Retour du leitmotiv du départ, qui encore une fois n'est pas concrétisé. Les mots n'ont plus valeur d'acte comme dans le théâtre classique, ils sont impuissants. Impossibilité du départ, impossibilité de l'action qui se traduit par l'inaction ainsi que par les paroles : on ne peut pas Reprise d'un autre discours. Incohérence du dialogue, pas de lien, pas de structure logique. [...]
[...] Emploi du défini : car seul arbre sur scène ? Ou arbre du jardin d'Eden ? Il s'agirait alors d'un Eden bien particulier, d'un Eden sans Dieu, où il ne vient pas, d'où la misère des personnages. Un saule : (pas un pommier), mais dit ne pas savoir. Simple supposition. Veulent se pendre. Propose cela de façon badine, détachée. Répétition du premier acte (début) forme une sorte de boucle. Structure circulaire de la pièce. Mais on ne peut pas retour de la même problématique, la moindre action est impossible. [...]
[...] Pas de suite logique dans ce semblant d'action. Action qui d'ailleurs échoue, impossibilité de se lever. Inefficacité, incohérence, déconstruction de la parole. Accompagnée par la déliquescence du corps. Vladimir ne répond pas à sa demande d'aide, ce qui soulève des interrogations du point de vue de leur prétendue amitié. Souligne aussi la vanité de la parole, demande qui n'aboutit pas. Début d'un monologue qui commence par des interrogations rhétoriques. Echelonnage de différents temps, passé composé (rapport de simultanéité, lui dort les autres souffrent), présent (ce moment), futur (illusion). [...]
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