Commentaire composé semi-rédigé sur Familiale, poème de Jacques Prévert extrait du recueil Paroles.
[...] Cette banalisation est accentuée par la succession temporelle des actions guerre finie affaires (vers 14-15). Sur le plan des sonorités, la guerre est également banalisée : elle s‘intègre au jeu d'assonances qui la rapproche des mots faire affaires opère et mère Le processus de banalisation passe ainsi par un double rapprochement, celui des sons, celui des actions de la vie quotidienne. La guerre naturelle La banalisation de la guerre s'exprime à travers le jugement qui est porté sur elle par les parents. [...]
[...] souligne que le fils n'a même pas cette capacité. Ni la mort, ni le cimetière ne bouleversent leur vie : aucun terme n'évoque la moindre sensibilité. Les questions du narrateur Par deux fois, le texte comporte des questions (vers 4,11). Leur formulation insistante (conjonction de coordination Et répétition familière du sujet le père il le père suggère m'impatience du narrateur, ou son indignation devant une acceptation aussi passive de la situation. C'est une façon de souligner qu'il faudrait rompre, comme il le fait luimême, la monotonie banale d'une vie acceptée sans que les intéressés ne se posent la moindre question. [...]
[...] PRÉVERT, Paroles Etude La monotonie d'une scène familiale La lecture du texte laisse le lecteur sur l'impression de grande monotonie. Celle-ci provient d'une structure répétitive, des temps des verbes et des sonorités qui reviennent d'un bout à l'autre du texte. La structure répétitive Composé de vers irréguliers, le poème est construit sur une énumération d'actions, chacune étant exprimée par un vers d'une structure semblable : - sujet la mère le fils elle il le père - verbe - complément d'objet direct On remarque que les sujets sont constitués par les personnages, tantôt seuls, tantôt ensemble (le père et la mère), qu'ils sont parfois remplacés par des pronoms. [...]
[...] L'intégration par la syntaxe et les sonorités La guerre n'est à aucun moment présentée comme quelque chose d'anormal. Dans les phrases, elle est en effet mise sur le même plan que d'autres occupations anodines. En partenariat avec www.bacfrancais.com Le mot guerre est complément du verbe faire comme tricot ou affaires Un peu plus loin, il est sujet du verbe continuer comme les mots mère et père Les actions exprimées se trouvent souvent présentées comme indissociables de la vie familiale. Dans la répartition des occupations, la guerre occupe la même place que le tricot ou les affaires. [...]
[...] Familiale est un poème à la fois d'apparence enfantine et de tonalité tragique : une manière très directe et très émouvante de dénoncer l'horreur de la guerre. La guerre n'est pas présentée sous sa forme violente. Elle n'est est pas moins dénoncée avec force comme une réalité banalisée par la complicité coupable de ceux qui la considèrent comme normale. On peut rapprocher ce texte du poème Barbara de Prévert. Ce poème dénonce également de manière enfantine et à l'aide d'un registre tragique et émouvant l'horreur de la guerre, sans prendre parti pour un camp. [...]
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