Après avoir étudié la forme de l'éloge paradoxal, nous allons aujourd'hui nous écarter du modèle élégiaque sérieux pour analyser avec intérêt une toute autre forme d'éloge, celle de l'éloge burlesque. Or, au XVIIe, le maître et le créateur du burlesque était bien évidemment Paul Scarron. Même si celui-ci est avant tout connu pour son Roman comique, chef d'oeuvre du roman qui donna naissance au genre burlesque et posa les bases du roman moderne, Scarron était aussi un poète reconnu au talent multiforme. A la fois auteur de théâtre, de roman et de poésie, il savait manier les genres avec une grande élégance en leur donnant un souffle nouveau. Issu de la noblesse de robe, Scarron entre dans les ordres en 1629. Très tôt, il commence à fréquenter les salons provinciaux et mondains, où il réjouit la société avec ses mots et son esprit. Mais en 1638, il est atteint d'une maladie qui finit par le rendre paralysé, cloué sur une chaise. Il n'est donc plus qu'un pauvre corps tordu et perclus (...)
[...] Le terme apparaît pour la première fois avec Ronsard en 1565 dans Les Mascarades, combats et cartels (stances à chanter sur la lyre, pour l'avant-venue de la Royne d'Espaigne à Bayonne), mais c'est Desportes, poète baroque, qui répandra le terme et le distinguera de la chanson ronsardienne. La stance viendra relayer ainsi l'ode en rapide déclin. Elle est importée par les pétrarquistes français dans la seconde moitié du XVIe, et c'est véritablement Malherbes qui lui donnera ses lettres de noblesse en y introduisant la forme hétérométrique, et notamment le sizain hétérométrique, que Scarron utilise d'ailleurs dans notre texte. [...]
[...] A la fois auteur de théâtre, de roman et de poésie, il savait manier les genres avec une grande élégance en leur donnant un souffle nouveau. Issu de la noblesse de robe, Scarron entre dans les ordres en 1629. Très tôt, il commence à fréquenter les salons provinciaux et mondains, où il réjouit la société avec ses mots et son esprit. Mais en 1638, il est atteint d'une maladie qui finit par le rendre paralysé, cloué sur une chaise. Il n'est donc plus qu'un pauvre corps tordu et perclus. [...]
[...] Marie de Hautefort était la protectrice et l'amie de Scarron. Celui-ci avait pour elle un profond attachement, et lui dédia ainsi entre autre ces stances. Le texte débute ainsi par l'interpellation de sa protectrice, avec ce vous et la synecdoque qui suit qui présente Madame de Hautefort par une posture de bienséance. Cette posture de pie nous renvoie évidemment aux attitudes de soumission que devaient garder les membres de l'entourage de la reine, ce qui est renforcé par la métonymie cercle accroupi qui désigne encore une fois l'entourage immédiat de la reine, forcé de se prosterner à ses côtés. [...]
[...] On appelle stance irrégulière des stances de suite, qui ne sont pas assujetties à des règles déterminées. Le mélange des rimes y est purement arbitraire, pourvu toutefois qu'il n'y ait jamais plus de deux rimes masculines ou féminines de suite. Ainsi, de forme assez souple, les stances sont autant vouées à la poésie morale et religieuse qu'à la poésie amoureuse et élégiaque. On dira que le ton des stances les situe à mi- chemin entre le genre lyrique et le genre élégiaque Cette poésie nouvelle et souple s'adaptait donc parfaitement aux mondains, qui aimaient cette légèreté. [...]
[...] Scarron se permet même des rimes intérieures avec destin et devin ce qui donne une couleur musicale au texte. Le 5e vers met en avant la naïveté ou du moins l'innocence de Marie de Hautefort qui ne s'était pas attendue à gravir l'échelle du pouvoir. Et encore une fois, le poète use d'une expression familière qui personnifie notre synecdoque, ce qui ajoute au burlesque de la situation : ce cul qui ne voit goutte Le dernier vers de la strophe nous fait encore voir un contraste burlesque par le biais de l'oxymore culs couronnés qui associe le bas avec le noble. [...]
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