Recueil de contes, Savina et La Poupée de Maméliga, Matéo MAXIMOFF, littérature Tzigane, Rom, gadjo, oralité, Décaméron de Boccace, drabarni
L'interrogation principale de notre étude sera d'essayer de comprendre comment cette unité esthétique peut se créer dans la désunion d'un recueil de contes, comment les deux œuvres de Matéo Maximoff esthétisent-elles des thèmes topiques des littératures tsiganes. L'aspect esthétique de nos œuvres englobera ainsi aussi bien le choix des motifs à traiter que la manière de les traiter.
[...] On peut penser que même si cet environnement tient surtout du fait que ce soit une littérature tsigane, ce sentiment vient aussi et surtout du fait que l'écriture est hybride, les motifs habituels sont traités de manière inhabituelle, et que l'écriture joue un véritable rôle. Ni traductions ni œuvres originales, ces œuvres sont profondément intéressantes par leur hybridité. Plus que cela, elles ont à la fois une visée culturelle (propager et faire vivre la culture rom), didactique et sociétale. CHEVALIER Jean-Pierre, Préface in MAXIMOFF Matéo, La Poupée de Maméliga, pp ČOLIĆ Velibor, Ederlezi, comédie pe獳浩獩整剎⁆慇汬浩牡Ɽ䴠祡湥敮〲㐱ㄲꀲ 䅍䥘位䙆䴠瑡濩慓楶慮慗汬摡ⱡㄠ㠹ⰶ丠湡 整ⱳ瀠ㄮഷȍ䴠塁䵉䙏⁆慍Ɐ䰠䢒獩潴物敤嘠獯慚档牡湩䰠潐灵早搠慍楬慧㤱㘸㜵ȍ䴠 塁䵉䙏⁆慍Ɐ匠癡湩ⱡ圠污慬慤㤱㘸慎瑮獥㌱ഷȍ䴠塁䵉䙏⁆慍Ɐ匠癡湩ⱡ圠污慬慤ssimist NRF Gallimard, Mayenne p. [...]
[...] La tribu de Vadia, les Telaki, se trouvait avec d'autres tribus en Pologne, dans un village dont je n'ai pas retenu le nom. Peut- être Diordi, lui, s'en souvient-il ? On dépasse le stade du discours indirect libre : les règles syntaxiques nécessiteraient un retour à la ligne et l'ouverture de guillemets. Voso Zachari s'exprime véritablement à travers la voix de papier qu'est Maximoff. Cette oralité participe de ce sentiment particulier propre à ces textes : l'œuvre n'est ni orale ni écrite. [...]
[...] On vient de le voir, beaucoup de contes et Savina jouent sur des événements irréels ou merveilleux. Dans nos deux œuvres, le recours au fantastique le plus récurrent se trouve dans le retour d'un mort à la vie : Ika revient hanter Savina une fois qu'il est mort, elle finit par être enceinte de lui. Dans La Pivli de Chandiri on peut lire : Oui, j'ai tué un mort. On l'a dit, on retrouve souvent des motifs récurrents d'autres livres des littératures tsiganes : Je m'appelle Azlan Tchorelo ( ) et je suis mort ce matin. [...]
[...] En lisant d'autres œuvres de la littérature tsigane, on retrouve à de très nombreuses reprises les mêmes motifs : la demande en mariage, les voyages forcés ou choisis, la mort, le retour d'un mort (notamment dans Ederlezi[2]), ou la femme-sorcière. Les thèmes topiques sont repris, mais c'est justement cette reprise qui est intéressante. Maximoff et Čolić n'esthétisent pas ces topos de la même façon. En mettant par écrit une tradition orale, Maximoff se donne le rôle d'un passeur. Il n'est pas véritablement l'auteur des contes recueillis dans La Poupée de Maméliga, il en est le vecteur. Il faut donc vraiment s'intéresser consciencieusement au prisme qu'impose sa plume. [...]
[...] Des sortes de colonies s'étaient ainsi créées dans ces baraquements en bois, des tentes rapiécées et des vurdona (roulottes) parfois dépourvues de roues. Le français utilisé par Maximoff est d'autant plus intéressant qu'il n'est pas vraiment familier. C'est exactement le même principe que pour les thèmes abordés : c'est quelque chose que le lecteur gadjo connait, mais qu'il ne reconnait pas. Ce qu'il est aussi absolument crucial d'étudier, c'est justement ce recours systématique à la traduction pour les gadjé. Maximoff essaye de partager la culture Rom. [...]
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