Jean de La Fontaine est le fabuliste le plus connu en France.
Dans la seconde moitié du XVII siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès.
La fable, et l'apologue en général, est un genre argumentatif original puisqu'elle utilise le discours narratif et le récit pour convaincre ou persuader.
C'est un moyen efficace car il est divertissant et facile d'accès (...)
[...] Une morale implicite La Fontaine n'a pas tiré de son récit de leçon pour le lecteur. Si cette fable demeure ouverte par l'absence de morale, c'est qu'il est implicite que le lecteur doit s'interroger sur la motivation du récit. Il est évident que l'auteur nous signifie ici que l'argent ne fait pas le bonheur et au contraire, qu'il peut perturber la joie de vivre et la quiétude de l'existence. En somme, le bonheur ne s'achète pas ! On notera un dernier clin d'œil du fabuliste au lecteur quand il conclut la fable par l'intervention du savetier, signalant ainsi l'intelligence de son choix qui est celui de la sagesse. [...]
[...] Le Savetier et le Financier Recueil : II, parution en 1678. Livre : VIII. Fable : composée de 49 vers. Un Savetier chantait du matin jusqu'au soir ; C'était merveilles de le voir, Merveilles de l'ouïr ; il faisait des passages Plus content qu'aucun des Sept Sages Son voisin au contraire, étant tout cousu d'or, Chantait peu, dormait moins encor. C'était un homme de finance. Si sur le point du jour, parfois il sommeillait, Le Savetier alors en chantant l'éveillait ; 10 Et le Financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir, Comme le manger et le boire. [...]
[...] Jean de La Fontaine est le fabuliste le plus connu en France. Dans la seconde moitié du XVII siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès. La fable, et l'apologue en général, est un genre argumentatif original puisqu'elle utilise le discours narratif et le récit pour convaincre ou persuader. C'est un moyen efficace car il est divertissant et facile d'accès. La fable 2 du livre VIII, Le Savetier et le Financier, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste s'est nettement amoindri pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse. [...]
[...] Le fabuliste maîtrise parfaitement l'art du récit et de la versification et instaure une sorte de jeu avec le lecteur, d'autant plus efficace qu'il est discret. Il laisse parler chacun des personnages selon son caractère et sa condition. L'auteur nous amène à tirer de ce tableau une constatation amère et paradoxale des conséquences de la richesse et de l'argent en général. Il énonce ainsi implicitement son sentiment face à cette situation : sa fable, outil argumentatif efficace qui plaît tout en instruisant, se veut ainsi une critique acerbe vis-à-vis des nantis peu scrupuleux de la société et une promotion de l'immatérialité du bonheur. [...]
[...] L'enjambement avec l'acte précédent, par le deuxième hémistiche du vers 46, présente cette conclusion comme urgente, logique et inévitable. Un dialogue et une versification adaptés aux personnages L'auteur fait s'exprimer et agir ses personnages en fonction de leurs caractères et de leurs classes sociales : - le savetier : .langage populaire (surtout vers et 24) .franchise et naïveté du discours .son intervention dans le dialogue est composé de phrases longues .la majeure partie des vers s'y rapportant sont des alexandrins traduisant la bonhomie et le temps de vivre du personnage - le financier : .discours marqué par un ton ironique et hautain .au contraire, les vers qui le concernent sont surtout des octosyllabes de même que ses répliques, signifiant que c'est un homme trépidant, qui n'a pas de temps à perdre, ne démentant pas l'adage le temps, c'est de l'argent ! [...]
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