Sciences humaines et arts, satire, Livre 1, Texte 2, Horace, 34 av. J.-C., argent et bonheur, poésie satirique, poète antique, cupidité humaine, épicurien, Mécène, souffrance humaine, critique des Hommes
Dans ce texte, s'adressant à Mécène, Horace se demande pourquoi personne ne se contente de son sort. Comment se fait-il que tous les Hommes surestiment les destinées des autres ? Le poète se livre alors à une réflexion sur la recherche immodérée de richesses à laquelle s'adonnent les Hommes, toujours soucieux d'amasser plus sans jamais se contenter de ce qu'ils ont. Ce texte est extrait des "Satires" écrites en -34 par Horace. Horace a des origines modestes mais fait de longues études et choisi une carrière littéraire, après s'être engagé dans la vie politique. Il choisi la poésie satirique, comme le montre ce texte. Le recueil "Satires" est composé de 18 textes en deux livres. Ce texte est concis, satirique mais surtout moralisateur et poétique. Nous nous demanderons de quelle manière Horace se moque-t-il de la cupidité.
[...] Quid juvat immensum te argenti pondus et auri En quoi te plait-il de déposer une immense masse d'argent et d'or, Furtim defossa timidum deponere terra ? apeuré, dans la terre creusée furtivement ? « Quod si comminuas, vilem redigatur ad assem. » « Mais si on la diminuait, elle serait réduite à un misérable tas. » At ni id fit, quid habet pulchri constructus acervus ? Mais si cela n'arrive pas, que possède de beau l'édification d'un tas ? Mila frumenti, tua triverit area centum, ton aire aura broyé cent mille boisseaux de blé, Non tuus hoc capiet venter plus ac meus. [...]
[...] L'argent fait-il le bonheur ? S'adressant à Mécène, Horace se demande pourquoi personne ne se contente de son sort. Comment se fait-il que tous les Hommes surestiment les destinées des autres ? Le poète se livre alors à une réflexion sur la recherche immodérée de richesses à laquelle s'adonnent les Hommes, toujours soucieux d'amasser plus sans jamais se contenter de ce qu'ils ont. Traduction Ille, gravem duro terram qui vertit aratro, Celui qui retourne une terre lourde sous la dure charrue, perfidus hic caupo, miles nautaeque, per omne cet aubergiste trompeur, le soldat, et les navigateurs qui audaces mare qui currunt, hac mente laborem courent, audacieux, toutes les mers, c'est donc dans cette intention sese ferre, senes ut in otia tuta recedant, qu'ils disent supporter ces peines, pour que vieux aiunt, cum sibi sint congesta cibaria ; ils se retirent et se reposent à l'abri, après qu'ils auront amassés pour eux de la nourriture ; sicut parvola (nam exemplo est) magni formica comme la toute petite fourmi travailleuse (elle sert en effet d'exemple) laboris ore trahit quodcumque potest atque addit tire de sa bouche tout ce qu'elle peut acervo quem struit, haud ignara ac non incauta futuri. [...]
[...] Des sous-entendus et de la concision - Le modalisateur « aiunt » avec le sens de « prétendent-ils, il ne faut pas croire ceux qui se justifient d'entasser de l'argent, ils font preuve de mauvaise foi. - « perfidus » est mis en valeur par sa place en tête du vers ce qui décrédibilise l'aubergiste qualifié de perfide. - « audaces » attribué aux marins est aussi mis en valeur par sa place en tête du vers et connote l'arrogance et la démesure : sens péjoratif et opposé à la sagesse. [...]
[...] Commentaire de texte Introduction Ce texte est extrait des Satires écrites en -34 par Horace. Horace a des origines modestes mais fait de longues études et choisi une carrière littéraire, après s'être engagé dans la vie politique. Il choisi la poésie satirique, comme le montre ce texte. Le recueil Satires est composé de 18 textes en 2 livres. Ce texte est concis, satirique mais surtout moralisateur et poétique. Nous nous demanderons de quelle manière Horace se moque-t-il de la cupidité. I. [...]
[...] - Au vers 17, il s'agit d'une question ironique : le seul intérêt de l'argent serait esthétique. Une passion maladive qui conduit à la souffrance - Un désir de posséder toujours plus qui se transforme en obsession et qui entraîne une souffrance v16 « quod si comminas, vilem redigatur ad assem ». - Source d'inquiétude «timidum » (dissimulation) « furtim » (état d'inquiétude, de trouble). Une souffrance inutile donc ridicule - La fin de l'extrait est sous forme de chute qui équivaut à une leçon de morale et qui est mise en valeur par une synecdoque. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture