Commentaire de la pièce de théâtre Les Mouches de Jean-Paul Sartre (1905-1980). Une tragédie en trois actes qui nous emmène au coeur des mythes de la Grèce et des croyances antiques. Oreste entre à Argos, sa ville natale envahie par les mouches. Il découvre un peuple rongé par le sentiment de culpabilité : Egisthe, le roi d'Argos, a assassiné Agamemnon (le père d'Oreste) sans que nul ne proteste.
[...] Oreste est arrivé le jour des morts, et assiste à la venue des morts, cérémonie capitale du culte de Jupiter : nous allons la commenter. Nous verrons tout d'abord le comportement étrange de la foule et son sentiment de culpabilité puis nous étudierons la dimension fantastique accompagnée de délire collectif. Enfin, nous nous attarderons sur le parallèle qui peut être établi entre cette scène et une représentation, un spectacle. Premièrement, on peut observer que la foule a peur. Ses craintes sont suggérées par l'exclamative Horreur ! après qu'Egisthe ait annoncé l'arrivée des morts. [...]
[...] En effet, la foule répète l'exclamative Pitié ! en alternance avec les répliques d'Egisthe, et les hommes répètent Pardonnez-nous de vivre alors que vous êtes morts en alternance avec des répliques des femmes et des enfants. Enfin, on peut souligner que toutes les générations sont concernées : les vieilles comme nous dans la scène 3 de l'acte premier, les hommes et les femmes, mais aussi les enfants. Il s'agit d'une sorte d'enrôlement. Dès le plus jeune âge, les habitants d'Argos sont enfermés dans un repentir qui les ronge toute leur vie. [...]
[...] En effet, la simplicité des décors rend la scène facile à imaginer. Il s'agit d'une plate-forme dans la montagne. A droite, la caverne. L'entrée est fermée par une grande pierre noire. A gauche, des marches conduisent à un temple La foule va assister au spectacle que constitue la venue des morts. D'ailleurs, en disant A vos places. Les hommes à ma droite. A ma gauche les femmes et les enfants Egisthe a un rôle de ‘placeur', qui indiquerait les places de chaque membre du public. [...]
[...] En effet, Egisthe persuade la foule que les morts sont arrivés Elle est là C'est lui qui maintient la foule au courant des déplacements et de l'attitude des morts, mais il n'en sait pas plus que le peuple d'Argos. Finalement, l'arrivée des morts est-elle une délivrance ou une oppression pour la foule ? L'onomatopée Ha ! suggère un soulagement car l'attente a été longue. Cependant, peut-on parler de soulagement quand on sait la pression mentale qu'exercent les morts sur le peuple ? [...]
[...] Egisthe et le Grand Prêtre sont les organisateurs de la fête. Leur rôle est d'accentuer les craintes de la foule, ce qui garantit une soumission plus aisée. En réalité, on peut penser que le culte de Jupiter est un moyen pour les souverains de soumettre plus facilement le peuple à leurs intérêts. De plus, nous avons vu que l'arrivée des morts est ralentie par le retard d'Electre, qui est d'ailleurs menacée par Egisthe. L'attente du public est double : l'impatience du peuple d'Argos se joint à celle du lecteur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture