Sarraute est un écrivain connu lorsqu'elle entreprend l'écriture. Ce texte est plein d'allusions à l'oeuvre antérieur ("Tu n'as vraiment pas oublié comment c'était là-bas " à la ligne 15, "anciennes tentatives" à la ligne 22). Elle se demande si elle n'est pas en train de se trahir en se lançant dans ce projet (...)
[...] Sarraute a écrit des tropismes ("mouvement indéfinissable qui glisse rapidement aux limites de notre conscience, ils sont à l'origine de nos gestes, paroles, sentiments que nous manifestons). Ce qu'elle dit est en accord avec son projet. Un des enjeux essentiel de l'autobiographie est de fixer ses souvenirs dans la continuité de son œuvre. Conclusion Page novatrice sur un thème ancien. Sarraute se divise en deux voix. La littérature va capter les choses qui passent près de la conscience sans les figer. [...]
[...] Oh, je t'en prie Si, il faut se le demander : est-ce que ce ne serait pas prendre ta retraite ? te ranger ? quitter ton élément, où jusqu'ici, tant bien que mal . Oui, comme tu dis, tant bien que mal. Peut-être, mais c'est le seul où tu aies jamais pu vivre . celui . Oh, à quoi bon ? je le connais Est-ce vrai ? Tu n'as vraiment pas oublié comment c'était là-bas ? comme là-bas tout fluctue, se transforme, s'échappe . tu avances à tâtons, toujours cherchant, te tendant . vers quoi ? qu'est-ce que c'est ? [...]
[...] La narratrice s'oppose finalement clairement ça te rend grandiloquent. Je dirai même outrecuidant" à la ligne 20). Elle critique ouvertement l'auteur. Elle prend un ton assuré ("laisse-moi . " à la ligne 29). C'est l'auteur qui a tenté la narratrice par ses reproches; c'est un retournement de situation. La voix narrative affirme son projet autobiographique LE ROLE DES DIALOGUES Normalement, il y a une division du qui ramène à l'enfant puis à l'adulte. Ici, on a une division du qui ramène à l'adulte uniquement Dangers et enjeux de l'autobiographie UN GENRE TROP PRATIQUE, "DU TOUT CUIT" Une entreprise banale C'est un genre trop pratiqué symbolisé par le pronom "ça". [...]
[...] Le lecteur entre dans une discussion déjà commencé. Les deux voix s'approuvent ("comme tu dis" à la ligne 12, " Rassure-toi" à la ligne 26). Elles évoquent même des souvenirs communs ("Souviens-toi" à la ligne 21) EVOLUTION DE CHACUNE DES VOIX La première voix (voix de l'auteur) Il y a une dissociation à faire entre la voix de l'auteur et la voix de la narratrice. La voix de l'auteur s'affirme comme critique : - "Alors, tu vas vraiment faire ça à la ligne cela semble être quelque chose de banal, - " C'est peut-être " à la ligne " il faut se le demander" à la ligne 10, l'auteur veut vérifier la sincérité de la narratrice. [...]
[...] La 1e page est l'annonce de ce que l'on va trouver plus loin dans le livre La sincérité La sincérité n'est pas explicitement indiquée mais la 2nde voix est ici pour nous la garantir, la rappeler à l'ordre. La sincérité est assurée par le dialogue. Quand on raconte ses souvenirs d'enfance, on peut les enjoliver, les rendre plus beau. Sarraute propose une réflexion sur ce phénomène et sur le risque d'enjoliver ses souvenirs. Sarraute ne s'engage pas à dire toute la vérité. [...]
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