Salomé - Oscar Wilde, 1891 : la scène d’exposition

Thèmes abordés

Salomé, la scène d'exposition, Oscar Wilde, tension, question religieuse, Le portrait de Dorian Gray, André Gide, cadre spatio-temporel oriental

Résumé du document

Nous découvrons l'espace-temps grâce à des indices de temps tels que « Clair de lune » (l.5) et « ce soir » (l.6) situent l'action le soir. Le décor mis en place dès la première didascalie est un palais, ce qui rappelle les pièces de théâtre classiques. Les indices de lieu sont associés à la grandeur, tels que « Grande terrasse », « palais d'Hérode » (l.1) ; « Salle de festin » (l.2) et « énorme escalier » (l.3) qui eux nous situent l'action dans un édifice grandiose, luxueux.

Extraits

[...] Un parallélisme de construction présente leurs débats comme stériles, inutiles Ainsi les pharisiens [ ] n'existent pas (l.22 à 24). On révèle aussi le champ lexical de l'incompréhension je ne peux pas comprendre (l.69) nous ne savons jamais (l.95) il est impossible de le comprendre (l.96) qui montre la séparation des polythéistes des monothéistes. Le parallélisme de construction et la triple comparaison pourpre comme (l.49) jaune comme [ ] or (l.57) rouge comme (l.54/55) suggèrent l'abondance et l'orient à travers des couleurs chatoyantes. [...]

[...] Il joue beaucoup avec la mode orientale de l'époque qui touche tous les arts. On retrouve un vocabulaire orientaliste syrien un voile jaune (l.12) pieds d'argent (l.12/13) bêtes fauves (l.18) les Pharisiens (l.23) sadducéens (l.24) un miroir d'argent (l.40) Le Cappadocien la mitre noire semée de perles (l.43/44) cheveux poudrés de bleu (l.44/45) l'île de Samothrace (l.48/49) César (l.49-50) Chypre (l.51) sicilien (l.54) Le Nubien Iokanaan éventail (l.99) B. Personnages Le personnage éponyme ne parle pas, mais est décrit de façon élogieuse par le jeune Syrien par un procédé anaphorique comme la princesse Salomé est belle ce soir (l.6, 27) puis repris de façon raccourcie à la ligne 31. [...]

[...] Puis la répétition de l'adjectif pâle (l.38-39) et les nombreuses occurrences de Blanc (ches) (l.14 ; 39 ; 100 ; 102 ; 103) peuvent être interprétées de deux manières différentes : soit l'innocence, la pureté de Salomé soit l'annonce de la mort si l'on considère le blanc comme la couleur d'un cadavre froid. Conclusion : À travers cette scène d'exposition, Oscar Wilde nous plonge dans un cadre spatio-temporel oriental et nous familiarise avec les personnages principaux. Il annonce des dissensions religieuses et une tonalité tragique qui va teinter toute la pièce jusqu'au dénouement où Iokanaan se fait décapiter. [...]

[...] Par cette insistance Oscar Wilde annonce une intrigue amoureuse. Le jeune syrien fait quatre comparaisons basées sur une animalisation à partir d'animaux pacifiques des pieds comme des petites colombes (l.13/14) ; petites mains blanches s'agitent comme des colombes (l.100/101), ressemble à des papillons (l.102), comme des papillons (l.104). Le page emploie des adjectifs pour décrire une personne alors qu'il décrit la lune en utilisant une comparaison on dirait une femme (l.7/8) elle a l'air très étrange (l.11). La mère de Salomé Hérodias est, elle, présentée par des personnages secondaires avec la répétition de la formule présentative c'est la reine Hérodias (l.43) . [...]

[...] Salomé - Oscar Wilde La scène d'exposition I. Introduction: A. Auteur : Oscar Wilde (1854/1900) est un écrivain, dramaturge et journaliste irlandais. Il doit son succès à son roman Le portrait de Dorian Gray, publié en 1890, mais sa vie débridée de dandy homosexuel lui vaut en 1895 une condamnation à deux ans de travaux forcés. Une fois libéré, il fuit la société londonienne puritaine et s'installe en France où malgré le soutien de son ami André Gide, il sombre dans la déchéance et meurt prématurément. [...]