Dans Salammbô, Flaubert combine épopée et l'écriture romanesque. Le récit du vol du voile de Tanit par Mâtho est un moment fort de ce roman, non seulement parce qu'il constitue le début de l'intrigue, mais aussi parce qu'elle illustre l'art littéraire de Flaubert. Il faut lire la scène de déclaration à Salammbô à l'aune de ce travail romanesque. Comment décrire la mue de héros épiques en personnages de roman ? Répondre à cette question revient à analyser la composition de cette scène, pour présenter des personnages esseulés et délaissés.
[...] Une scène dans un espace clôt, mais en ouverture qui montre la fébrilité de Mâtho héroïque et pitoyable. Héroïsme et ironie Pour Flaubert, il est défini par un instinct psychologique (la crainte et le désir), les personnages sont définis uniquement par leur statut et leur rang et leur caractère moral plutôt que par une véritable vie psychologique intérieure leur permettant de se distinguer. La rencontre n'a pas lieu, l'amoureux est éconduit et la princesse rejette et maudit son prétendant. Salammbô ne s'adresse à son visiteur que sous forme d'injonction : « Laisse- moi voir » « Donne-le » et « Arrière, sacrilège ». [...]
[...] Conclusion L'œuvre Gustave Flaubert constitue une progression pour rendre le roman plus libre. L'écriture y a de nouveaux objectifs : avoir un reflet des impressions des personnages pour les présenter plus clairement au lecteur. Flaubert ne cachait pas dans sa correspondance de faire œil. Cette ambition est confirmée à la lecture du roman, tant la narration, l'écriture et la description présentent la complexité d'un monde sans dieux et sans idéal et la psychologie remplace la morale, la subjectivité remplace les valeurs. [...]
[...] Chapitre page 147 à 151 – Gustave Flaubert (1862) – Comment décrire la mue de héros épiques en personnages de roman ? Dans Salammbô, Flaubert combine épopée et l'écriture romanesque. Le récit du vol du voile de Tanit par Mâtho est un moment fort de ce roman, non seulement parce qu'il constitue le début de l'intrigue, mais aussi parce qu'elle illustre l'art littéraire de Flaubert. Il faut lire la scène de déclaration à Salammbô à l'aune de ce travail romanesque. Comment décrire la mue de héros épiques en personnages de roman ? [...]
[...] Une scène de transgression Une scène éminemment romanesque d'un personnage qui s'émancipe. Avec une double naissance de personnages : Celui d'un amoureux croyant rejeté par son idole et celle d'une princesse pieuse et pure qui voit ce à quoi elle croit profaner. Salammbô est décrite d'un point de vue externe : Tableau de Salammbô endormie puis réveillée. Elle est associée tout au long de la scène à une divinité [cf. La prière que Salammbô adresse à la Lune au chapitre III : « Que tu tournes légèrement, soutenue par l'éther impalpable » à mettre en comparaison avec la scène qui voit Salammbô dormir « un grand carré d'azur se tenant en l'air par quatre cordes qui remontaient. », « [enveloppée] d'une atmosphère bleuâtre ».] Ce qui associe la déclaration de Mathô non pas à une scène romantique entre deux amants unis par la force de leur sentiment, mais à une adoration d'un homme simple qui aboutit au délire et la fusion avec cosmos [« Noie mon âme dans le souffle de ton haleine »]. [...]
[...] (La dureté du sol qui s'amollit sous le talon, l'entrée dans la chambre de la princesse et une étendue plus grande) souligne aussi la fin des certitudes et de croyances. (« Et ils restèrent béants à se regarder » : phrase ironique pour clore un paragraphe rédigé à l'imparfait, un temps employé pour l'action, mais qui sert à un verbe d'état rester et qui est rehaussé par l'adjectif qualificatif béant. De la transgression à la déception Un épisode dirigé par les styles Gustave Flaubert qualifiait Salammbô de roman de la cruauté. [...]
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