Lecture analytique de La parabole du fils prodigue extrait de l'"Evangile selon Saint-Luc".
[...] Il faut savoir pardonner. Les derniers seront les premiers (morale chrétienne). En fait le texte montre que les relations père-fils sont faites d'amour réciproque, d'attentes et de rivalité. Conclusion Ce récit est celui d'une véritable résurrection qu'on peut croire physique à la première lecture, mais qui est surtout une renaissance morale et spirituelle. En ce sens, le pardon accordé au pécheur constitue une caractéristique majeure de l'enseignement de Jésus et rompt avec l'image d'un dieu vengeur véhiculée dans l'Ancien Testament. [...]
[...] L'une des plus célèbres est sans conteste "La parabole du fils prodigue" qui raconte de manière très organisée une histoire fictive pour délivrer plusieurs leçons au lecteur. Un récit bien structuré On reconnaît le schéma narratif dans ce texte, mais nuancé par un rebondissement (la jalousie du fils aîné) : Situation Initiale : état d'équilibre l.1-4 ; le père partage sa fortune entre ses deux fils. Analogie avec le début d'un conte avait l.1. Temps du récit : imparfait et passé simple. Elément perturbateur l.4-5 : rapidité de la ruine du cadet. [...]
[...] l.10 et 13 : majuscule à père qui désigne Dieu. polysémie de perdu : au sens propre, on ne savait plus où il était ; au sens figuré, il s'était égaré sur une mauvaise voie, il est revenu dans le droit chemin (cf. l.21 : la bonne santé est d'abord spirituelle). discours rapporté : c'est Jésus qui parle l.1 il dit encore aucun détail dans le récit : pas de prénom (ce sont simplement des rôles sociaux : le père, le fils aîné, le fils cadet) ; pas de nom de lieu ni de date (imprécision des repères spatio-temporels : l.2 peu de jours après l.3 un pays lointain l.6 ce pays l.6 ses champs : cette histoire a une portée généralisante. [...]
[...] Mais nouvel élément perturbateur : l.18-25 jalousie du frère aîné. Situation Finale l.26-28 : morale. Cette structure est renforcée par les répétitions : l.9-10 l.11 (partiraller partir-venir) ; l.10-11 l.13-14 ; l.16-17 l.27-28 formules parallèles) + l.15-16 et 20-25 (référence au veau gras). L'expression de la faute, la récompense apparemment paradoxale de celle-ci et le pardon sont ainsi mis en valeur, au-delà de l'anecdote narrative. De plus la répétition du verbe DIRE occurrences l.1 fois) et 26) traduit une certaine sobriété argumentative : il ne s'agit pas de raconter pour le plaisir de raconter, avec un style littéraire mais de convaincre le lecteur ou l'auditeur de la justesse de la parole de Dieu. [...]
[...] L'enseignement de la parabole rejoint alors celui de bien d'autres textes du Nouveau Testament : au Dieu de colère se substitue le Dieu d'amour, au châtiment, le pardon. L 'un des points essentiels de l'enseignement du Christ, par différence avec la tradition juive, réside en effet dans ce déplacement d'accent qui privilégie l'amour de Dieu pour ses créatures et valorise en conséquence l'idée de pardon. Le pécheur repenti apparaît alors comme aussi important, sinon plus, que le fidèle qui ne s'est pas écarté de Dieu, idée qui peut choquer une certaine conception de la justice. [...]
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