Ryū Murakami (龍 村上), de son vrai nom Ryūnosuke Murakami (龍之助 村上), né le 19 février 1952 à Sasebo (Préfecture de Nagasaki) est un célèbre écrivain et cinéaste japonais. A savoir, il n'a aucun lien de parenté avec Haruki Murakami, auteur talentueux de la même époque.
Il est reconnu comme l'un des chefs de file de la littérature moderne avec pas moins d'une trentaine de livres à son actif dont les plus célèbres sont son premier roman Bleu presque transparent (prix Akutagawa en 1976, vendu au Japon à un million d'exemplaires en six mois), qui retrace quelques jours de la vie d'un groupe d'adolescents, entre sexe, drogue et rock, Les bébés de la consigne automatique qui connut un succès retentissant dans les années 80 et encensé par la critique, Miso Soup (1997) ou encore Parasites (2000) qui narre l'histoire d'un jeune homme qui est en complète rupture avec école et famille et qui ne communiquent plus qu'à travers Internet, reflétant les problèmes de société actuelle (Internet qui isole, la technologie, la recherche de soi dans la mort de l'autre, la théorie du complot...)
[...] On peut voir en leur histoire une sorte de chute permanente entraînante à la destruction et à la folie. On comprend alors Kiku qui veut tout dévaster avec son datura (plante qui absorbé donne l'envie de tout détruire) pour pouvoir mieux reconstruire et repartir sur des bases saines (il veut ainsi détruire cette boîte qui l'enferme et qui l'empêche de s'épanouir) ; ou alors Hashi qui sombre dans la folie (victime de cette boîte qui l'enferme depuis le début) pour retrouver ses racines et ce bruit qui le guida et qui lui manque autant depuis son enfance, les battements du cœur de sa mère. [...]
[...] La chaleur intense, accélérant la circulation de son sang, l'avait réveillé. Dans l'insupportable fournaise de cette obscure petite boîte en carton, en plein été, il venait de naître une seconde fois, soixante-seize heures après être sorti du ventre de sa mère. Il continua à hurler de toutes ses forces jusqu'à ce qu'on le découvre” L'extrait qui suit se passe au moment où Kiku et sa mère sont à la recherche d'Hashi dans les bas-fonds de Tokyo, mais suite à un choc banal dans une rue, sa mère meurt d'une hémorragie cérébrale dans la nuit dans une chambre d'un hôtel, il se retrouve alors seul, face à ce monde hostile, “enfermé” dans cette chambre avec le corps de sa mère sous ses yeux. [...]
[...] Le nombre de prostitués augmentait considérablement à partir de l'entrée du tunnel. Une femme fumait, adossée au mur du tunnel, jupe relevée jusqu'à l'entrejambe, un anneau passé entre les lèvres de son vagin luisait dans la lumière jaune d'un vieux réverbère. [ ] Une très jeune fille dansait au milieu de la route [ un hydroglisseur tatoué sur une cuisse, une chaîne et un collier de serpent autour du cou.” Le monde du show-business est également largement évoqué avec cette forme de mafia et d'illégalité dans lequel il baigne, qui peut permettre de passer de l'ombre à la lumière en un rien de temps, comme l'a vécu Hashi. [...]
[...] Cette notion est relayée par Kiku dans le roman avec son envie de destruction totale de Tokyo avec son arme mortelle : le datura qui a le pouvoir hallucinatoire de rendre, une fois ingérée ou en contact avec la peau, la personne dans un état de folie entraînant la volonté de tuer tout ce qui trouve sur son passage. Tu sais pourquoi les gens se sont mis à fabriquer des outils, à transporter des blocs de pierre ? Pour pouvoir détruire ! C'est l'instinct de destruction qui pousse les hommes à construire, et ceux qui détruisent sont les élus de ce monde. Tu es l'un d'eux, Kiku. [...]
[...] “Allons chercher le datura sur l'île de Karagi [ ] une drogue qui fera de Tokyo un désert tout blanc, répondit-il” On y trouve également des sujets sensibles du moment comme la drogue, la prostitution, la violence, entraînant la dégradation et la dégénération de certains quartiers sombrant dans la “partie sombre”, la maladie mentale entraînant parfois la folie . Tous ces thèmes étant abordés au moment où Hashi et Kiku se retrouvent au milieu de l'îlot de la drogue, quartier incroyablement glauque, précaire, délabré et angoissant. Un des passages les plus durs psychologiquement du roman. trois compagnons pénétrèrent dans le marché, qui occupait toute une partie d'une route à quatre voies désaffectée s'enfonçant dans un tunnel. [...]
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