Les quatre premiers actes de Ruy Blas ont des titres, et ces titres sont des noms. Le deuxième acte, « La reine d'Espagne » est peut-être l'acte le plus centré sur le personnage (qui donne son nom à l'acte). Tout d'abord, il faut dire que cet acte, la présence de la reine sur scène, a été préparé par tout le premier acte : la reine a été longuement évoquée à l'acte I, c'est contre elle que se tourne le désir de vengeance de Don Salluste, et c'est elle qu'aime follement Ruy Blas. A la toute fin de l'acte I, on voit la reine traverser lentement la galerie, comme une apparition. Cette apparition s'incarne réellement sur scène à l'acte II.
Tout l'acte II est centré sur la reine : on la voit tout d'abord entourée de sa cour, cour étouffante (scène 1) puis seule à la scène 2, où la forme du monologue, par le phénomène de la double énonciation, permet au spectateur de savoir qu'elle aime un jeune inconnu, que le spectateur reconnaît être Ruy Blas, ensuite pour la première fois Ruy Blas et la reine se rencontrent à la scène 3, c'est la reconnaissance mutuelle (la dentelle/la lettre). Enfin, la reine n'est pas présente à la scène 4, pendant l'affrontement Don Guritan/Ruy Blas, cependant elle est évoquée par la parole de Casilda « Un duel ! Avertissons la reine », elle revient donc à la scène 5 pour jouer le vieux Don Guritan et c'est à elle que revient le vers final : « Il ne le tuera pas ! »
[...] Jeu scénique avec les objets, car parole empêchée (contrainte de la société autour des amants). Cf seule parole que peut dire la reine à son amant, jeu sur l'énonciation : s'adresser prétendument aux pages pour rassurer sa jalousie Vous savez que le roi ne vient pas cette nuit Il passe la saison toute entière à la chasse. = Dans cet acte pour Hugo montrer la naissance de l'amour, la reconnaissance mutuelle et l'amour réciproque en montrant à la fois comment cet amour est empêché : pas de dialogue amoureux (contrairement à l'acte III). [...]
[...] Mais on la voit revenir, seule, ayant échappé au protocole, par la petite porte (sans savoir si elle l'a fait sans difficulté) pour revenir. Jeu de scène comique avec Don Guritan. Après la scène IV déjà comique : scène V : le vers devient de plus en plus disloqué avec un véritable jeu de pantomime (on peut peut-être imaginer un jeu de scène où ils se rendent mutuellement la cassette). La reine joue un rôle, dans une sorte de mise en abyme comique, pour duper Don Guritan. Jeu badin, cf les répliques : -Je suis pris ! A Neubourg ! Neubourg ! [...]
[...] Cette apparition s'incarne réellement sur scène à l'acte II. Tout l'acte II est centré sur la reine (on résume brièvement l'acte) : on la voit tout d'abord entourée de sa cour, cour étouffante (scène puis seule à la scène où la forme du monologue permet par le phénomène de la double énonciation permet au spectateur de savoir qu'elle aime un jeune inconnu, que le spectateur reconnaît être RBlas, ensuite pour la première fois Ruy Blas et la reine se rencontrent à la scène c'est la reconnaissance mutuelle (la dentelle/la lettre). [...]
[...] On ne peut étudier en détail toute la scène IV, je relèverai donc certains points particulièrement comique : la provocation avec les noms Qu'on vous nomme je crois, César, et qu'on m'appelle/ Don Gaspar Guritan Tassis y Guevarra/ Comte d'Onate : emphase dans la série des noms, avec ce rejet (on peut imaginer une révérence, un jeu de scène qui souligne cette emphase) VS la froideur calme de RB Bien, monsieur. On y sera. Don Guritan se comporte comme un barbon, son discours peut tout à fait reproduire celui de barbons amoureux (comme Bartholo ou Arnolphe) : les godelureaux grands friseurs de moustache genre de reproches récurrents des jaloux. Discours tout à fait comique, cf p A la table où je jeûne/ Voire un jeune affamé s'asseoir avec des dents/ Effrayantes, un air vainqueur, des yeux ardents,/ Cela me trouble fort. etc. [...]
[...] Sur son cœur, endroit symbolique (cf Ruy Blas sur son cœur ! Jeu indiqué par les didascalies avec la lettre, jeu qui montre l'ardeur passionnée de la reine : la main au cœur/ arrache la lettre (indication : froissée, relue) avec le morceau de dentelle. Pouvoir de la lettre montré par le jeu de scène : éloignement/ revient. Sorte de frénésie, montre bien l'émotion physique aussi que ressent la reine. Scène de reconnaissance : parole empêchée. La lettre guidée par l'écriture. [...]
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