On va se demander comment l'auteur va attirer la bienveillance du spectateur.
La dramaturgie historique est énoncée par une reconstruction symbolique minutieuse. En effet, on distingue un ancrage historique important, temporel avec la date « 169… » (1698 avec la note en bas de page), politique à travers deux personnages historiques, en particulier la Reine. L'ameublement et les costumes sont aussi datés. Le costume de cour de Don Salluste, du temps de Charles II en est la preuve. L'ancrage politique est très imposant par le règne de Charles II et l'évocation du Salon de Danaé. On a aussi la reconstitution d'une couleur locale avec les fonctions qui ramènent à un espace géographique.
Dans les didascalies initiales, on voit un rapport de force avec les costumes. Les symboles sont nombreux comme l'épée de grande coquille, qui est un symbole de noblesse) ou l'histoire de du chapeau, qui fait référence à Don Salluste. Guidel a aussi une épée, ce qui le place au rang de noblesse.
[...] S'ensuivent deux longues tirades de Don Salluste qui exposent la situation de crise au départ car sa chute est imminente. Au vers 25, on note une tension in medias res. Un certain suspense naît à ce moment précis parce qu'il y a des annonces et des préparatifs mystérieux. C'est donc l'idée de vengeance et d'identification de la victime, qui n'est autre que la Reine, ce qui reflète la forme que prendra la vengeance sur le reste. Au vers 40, on distingue une périphrase énigmatique. [...]
[...] C'est le moyen de susciter l'intérêt du spectateur. Il y a un conflit et une relation entre la présence et l'absence du personnage. Ruy Blas entre en scène pour fermer les volets mais il ne dit pas un mot. Il y a alors une mise en abyme par le silence du personnage. Puis, Ruy Blas fait une deuxième entrée sur scène et il s'exprime avec des paroles soumises et concises, ce qui le place au rôle de simple agent de Don Salluste. [...]
[...] On distingue un fort jeu de regard entre Ruy Blas et Don César. Les deux hommes ne savent plus qui ils sont vraiment. L'action est lancée dès la scène 2 lorsque le dialogue débute entre les deux frères ennemis, que sont Ruy Blas et Don César. Mais dans la scène les personnages se mettent en rapport étroit et acceptent de se confier l'un à l'autre sur la situation. Pour conclure, on peut dire que la première scène de l'acte I de Ruy Blas est fondée sur la symbolique des objets. [...]
[...] Ruy Blas a le même costume que Don Salluste à l'acte III. C'est donc un jeu de rôles important. A la scène 5 de l'acte III, on joue sur l'objet que représente le chapeau qui marque la domination que réaffirme Don Salluste. Dans la scène 5 de l'Acte Don Salluste précise, Couvrez-vous Don César. Le lieu scénique permet de renforcer la réalité historique. S'ensuit le drame de la claustration avec le resserrement des personnages. C'est un enfermement qui fait l'exaspération des passions. [...]
[...] Il y a des va-et-vient de Ruy Blas et à la fin de la scène, le personnage attendu arrive enfin. La pièce met donc en place une esthétique du mélodrame, ce qui se produit sur des scènes dans les boulevards du crime. C'est un genre codifié, moral et manichéen par la mise en scène du traître, du tyran, du conspirateur. Les actions se succèdent, ce qui donne de la vivacité à la scène. La scène est faite de coins et de recoins qui permettent la dissimulation. [...]
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