Etude littéraire du préambule (livre premier) des Confessions de Jean-Jacques Rousseau. Etude de la manière dont l'auteur présente son projet autobiographique sur un ton solennel et pathétique ainsi que de ses objectifs.
[...] Et il organise une sorte de procès triomphal où d'accusé il devient accusateur que chacun dénonce à son tour son cœur C'est un retournement total de la situation ! Se sont les hommes qui vont devoir se sentir honteux devant les confessions de Jean-Jacques. Les trois subjonctifs impérieux qu'ils écoutent, qu'ils gémissent, qu'ils rougissent dictent aux hommes leur attitude. Mais surtout ils doivent retrouver en lui l'image de leur propre indignité. La formule finale est très théâtrale. Elle porte le défi à son point culminant et montre son orgueil. [...]
[...] Dans la suite du texte, commence un discours au style direct de l'auteur prononçant un véritable plaidoyer pour Jean-Jacques, personne qu'il a été plus jeune. Ce discours se caractérise par : - sa grandiloquence (style affecté qui abuse des grands mots et des effets faciles). Ainsi le rythme ternaire de la première phrase rend compte de façon appuyée de tous les aspects de l'homme : les actes, les pensées, la vie entière. On note aussi l'aspect lyrique du passage entier. [...]
[...] En même temps qu'il se donne comme un exemplaire authentique, il se juge comme un être à part : je suis autre Cette singularité est imagée dans la métaphore du moule cassé. Elle est mise en valeur par des parallélismes, des antithèses si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre La netteté des phrases fait croire à l'évidence de la réalité qu'elles traduisent. Cette affirmation de la singularité porte en germe et légitime toute la littérature autobiographique des futurs écrivains de l'époque romantique. Ce n'est donc pas seulement l'œuvre des Confessions qui est unique, mais l'auteur lui-même. [...]
[...] Pour le moment Rousseau montre qu'il a conscience de l'originalité de son entreprise qui n'eut jamais d'exemple auparavant. Les Confessions se distinguent en effet de celles de Saint-Augustin (destinées à rendre grâce à Dieu) et des Essais de Montaigne (qui ne raconte pas sa vie). Le ton péremptoire, présent dans tout le texte, se lit dans l'affirmation hâtive de la première phrase : dont l'exécution n'aura point d'imitateur Ce ton est donné par 3 choses : - les constructions parallèles : n'eut jamais / n'aura point - la symétrie des négations - les effets d'écho L'affirmation acquiert ainsi une force qui dissuade toute contestation. [...]
[...] Introduction Ce texte ouvre le livre I des Confessions, c'est le préambule. Il fut rédigé vers 1765, après la rédaction des premiers livres, à une époque où J Rousseau était en proie à la hantise d'un complot universel tramé contre lui. Cela explique la tonalité grandiloquente et agressive de ce préambule, qui contraste avec le récit calme et posé qui va suivre L'auteur expose ici son projet et ses intentions. Il veut faire son autobiographie pour se justifier auprès de ses lecteurs et détracteurs. [...]
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