Commentaire composé (niveau Lycée) entièrement rédigé du poème Dormante de Claude Roy extrait de son recueil "Clair comme le jour".
[...] Enfin, nous écouterons la musique envoûtante qui émane de ce texte comme du ressassement des vagues ou de la suggestion de l'amour du poète. A Un tableau plein de sensualité amoureuse I Une jeune femme belle et inaccessible Claude Roy fait avant tout de son poème une description en hommage à la beauté et à la séduction de cette femme contemplée sur le sable où elle sommeille. Il cherche à éterniser un instant particulier, à retrouver la splendeur d'une vision et l'émotion de son désir. [...]
[...] Cette femme devient rapidement semblable à une naïade, divinité des eaux évoluant à l'aise dans cet élément. Elle semble issue d'un autre monde. Cette idée se confirme avec l'identification finale au mythe d'Eurydice, la femme captive du monde des morts, d'où l'appellation ma lointaine Le poète semble en effet très loin, puisqu'il peut écrire qu'il guette (s)on retour II une histoire d'amour imaginaire On a donc un tableau en focalisation interne ; le poète regarde semble-t-il n'essaie pas de rejoindre cette femme admirée ; elle ne sera pas l'objet d'une rencontre. [...]
[...] Il la voit comme une enfant il lui pardonne d'être distraite ou paresseuse Il ne lui en veut pas de pas prêter attention à lui : mon oublieuse Il utilise aussi l'adjectif ombreuse pour la qualifier, qui indique la part de mystère de la femme. Entièrement soumis à son caprice capricieuse il se contente de l'attendre, avec respect et timidité : Je t'attends je t'attends je guette ton retour Et les termes ma nageuse ma lointaine trompeuse comme l'eau montrent que cette femme lui échappe. Cette histoire d'amour semble bien compromise. Un obstacle invincible paraît les séparer. Transi, le poète ne peut briser le charme et faire le premier pas. [...]
[...] Les oxymores amoureuses traduisent l'étrange brûlure de l'amour : mon jour ma nuit ma brûlante aux bras frais Ces oppositions traduisent la brûlure étrange du désir amoureux chez le poète. L'oxymore est une manière traditionnelle, qui remonte par exemple à la poésie courtise du Moyen-âge, de traduire le mystère de l'amour, tout à la fois excitation et apaisement, bonheur et douleur. Les détails du corps sont amoureusement caressés par le regard du poète qui commence timidement par les pieds nus les yeux puis s'enhardit jusqu'aux jambes étonnées que la vague ( . [...]
[...] ) le poète nous fait sentir comme une circonstance tragique qui vient assombrir ce tableau de jeunesse, de joie et de soleil. L'absence de ponctuation invite le lecteur à se laisser porter par la tonalité lyrique du texte et à lire certaines phrases comme si elles se terminaient par un point d'exclamation. La musique est portée par des répétitions lancinantes, souvent ternaires, dès le premier vers Toi ma dormeuse mon ombreuse ma rêveuse Le même procédé se retrouve aux vers trois et treize comme un élément structurant et un rythme de base pour ainsi dire. [...]
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