Commentaire composé semi-rédigé de l'extrait des "Confessions" intitulé La tyrannie de Monsieur Ducommun.
[...] Ainsi la liberté équivaut à la satisfaction des instincts et l'esclavage à la frustration systématique, "je n'osais ouvrir la bouche" : l'expression même du désir est devenue une faute. Conclusion Rousseau dresse ici un bilan d'une expérience personnelle qu'il a vécue pour en tirer une sorte de loi universelle. Si l'âge d'or des premières années est fortement valorisé, c'est parce qu'il permettait la transparence des coeurs (le désir réalisé). Et si l'apprentissage chez Ducommun est insupportable, c'est parce qu'il provoque la frustration et la dégradation morale. L'autobiographie a permis de mettre en parallèle deux moments d'existence complètement opposés. [...]
[...] Ainsi Rousseau dans ce passage, va identifier les moteurs de la dégradation morale. La crainte répond aux interdits, la dissimulation, l'hypocrisie et l'envie se compensent par le vol. On constate aussi une dégradation des âges avec la dégradation des adjectifs "hardi", "libre", "discret", "craintif". Cette dégradation fait référence au mythe chrétien du Paradis ou au mythe grec des origines du monde en disant que l'âge d'or est chez le père, l'âge d'argent à Bossey, l'âge d'airain (dur) chez l'oncle, l'âge de fer (esclavage, servitude) la période d'apprentissage. [...]
[...] Cette perte de liberté s'accompagne d'une prise de conscience due au "poids des chaînes qu'on lui impose". Ce qu'exprime Rousseau dans un champ lexical à connotation hyperbolique "tyrannie . esclavage . servile . enchaîné . assujettissement". Ces termes évoquent la contrainte physique exercée sur lui et à laquelle s'ajoute la douleur intellectuelle et morale avec la répétition de l'expression "je n'osais ouvrir la bouche". Dès la première phrase, Rousseau souligne ainsi la métamorphose qui s'opère en lui sous l'effet de la tyrannie par une série d'antithèses "insupportable aimé . [...]
[...] Ce texte nous montre la tyrannie ressentie par Rousseau et ses effets sur sa personnalité. Texte La tyrannie de mon maître finit par me rendre insupportable le travail que j'aurais aimé, et par me donner des vices que j'aurais haïs, tels que le mensonge, la fainéantise, le vol. Rien ne m'a mieux appris la différence qu'il y a de la dépendance filiale a l'esclavage servile, que le souvenir des changements que produisit en moi cette époque. Naturellement timide et honteux, je n'eus jamais plus d'éloignement pour aucun défaut que pour l'effronterie. [...]
[...] L'opposition entre la réalité vécue est exprimée anaphoriquement par l'expression infinitive "par me . par me" et la réalité espérée "j'aurai aimé . j'aurai haï". On voit que dans cette déchéance la volonté de l'enfant n'a aucun pouvoir. Le conditionnel donne une image vertueuse de ce qu'il aurait pu être avec une bonne éducation. Une transformation et une dégradation progressive nous sont révélées. C'est donc une dégradation morale qui apparaît dans tout le texte à cause de cette tyrannie. On retrouve l'idée de haine. [...]
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