Commentaire du prologue de l'oeuvre de Jean-Jacques Rousseau Manuscrit de Neufchâtel.
[...] Enfin quoi qu'il en soit de la manière dont cet ouvrage peut être écrit, ce sera toujours par son objet un livre précieux pour les philosophes : c'est je le répète, une pièce de comparaison pour l'étude du cœur humain, et c'est la seule qui existe. Nouveauté du projet Un projet novateur Le projet autobiographique de Rousseau est un projet nouveau. On remarque le champ lexical de la nouveauté : nouveau première fois (l.14) qui confirme cette nouveauté recherché par Rousseau. Tout se tient affirme que chaque élément est nécessaire à la compréhension de sa vie. Recherche de l'exhaustivité, c'est le refus d'une écriture soignée. On remarque de plus, l'antithèse peindre et farder Il se refuse d'embellir la réalité. [...]
[...] Tandis que je rougis seulement à penser aux choses qu'il faut que je dise, je sais que des hommes durs traiteront encore d'impudence l'humiliation des plus pénibles aveux ; mais il faut faire ces aveux ou me déguiser ; car si je tais quelque chose on ne me connaîtra sur rien, tant tout se tient, tant tout est un dans mon caractère, et tant ce bizarre et singulier assemblage a besoin de toutes les circonstances de ma vie pour être bien dévoilé. Si je veux faire un ouvrage écrit avec soin comme les autres, je ne me peindrai pas, je me farderai. C'est ici de mon portrait qu'il s'agit et non pas d'un livre. Je vais travailler pour ainsi dire dans la chambre obscure ; il n'y faut point d'autre art que de suivre exactement les traits que je vois marqués. Je prends donc mon parti sur le style comme sur les choses. [...]
[...] Montaigne s'est peint comme il veut qu'on le voit et non comme il est dans la réalité. La volonté de Rousseau est de se montrer tel qu'il est. A projet nouveau, écriture nouvelle. Comment faire pour que le style soit l'instrument d'une transparence morale et psychologique ? Cette question d'un langage adapté permet à l'écrivain de préciser ce qu'il attend de ses Confessions : - élucider des sentiments confus. - se peindre d'après nature. - constituer un élément de référence dans l'étude du coeur humain. [...]
[...] Rousseau ne cherche pas l'artifice, son style sera en fonction de ce qu'il racontera. Série d'antithèses articulées par tantôt qui marque la diversité des possibilités, l'absence de choix quant au style à adopter. III) Autobiographie comme instrument de connaissance Précepte socratique : connais-toi toi même qui représente tout à fait la démarche autobiographique. Cette connaissance du coeur humain est la question fondamentale du philosophe : qu'est ce que l'homme ? Conclusion Rousseau s'interroge sur la nature de ses objectifs et sur la manière d'y adapter un langage nouveau qui laisserait transparaître Rousseau comme il est pour de vrai. [...]
[...] Un projet difficile Rousseau nous annonce un projet nouveau : qui dit nouveau dit difficile. La métaphore débrouiller un chaos immense métaphore du nœud à défaire, nous rend bien compte de l'ampleur et de la difficulté de la tâche qu'attend Rousseau. Par le biais de l'antithèse (l.28) souvenir et sentiment présent Rousseau fait référence au décalage temporel qui font que le narrateur présente dans l'énonciation des évènements passés qu'il fait revivre. Il met aussi en relief une des difficultés de l'écriture autobiographique. [...]
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