Dès la première phrase, Rousseau affirme de façon péremptoire (= très assurée) que son projet est unique, d'abord avec le rejet du passé et du futur grâce à la double négation temporelle ("jamais", "ne point") : il réfute donc les oeuvres qui l'ont précédé (notamment les Essais de Montaigne) et même celles qui suivront comme des autobiographies pouvant rivaliser avec la sienne au niveau de leur sincérité (autobiographies comme celles de Gide ou de Leiris). L'assertion est donc forte (...)
[...] Je sens mon cœur Il prétend se connaitre, ce qui nous rappelle son statut de précurseur du romantisme puisqu'il affirme ici la force des sentiments (il use du verbe sentir et de leur mémoire qui ne trompe pas. Pour Rousseau, c'est le sentiment immédiat qui fait preuve. En outre, dans les Dialogues il écrit qu'il sentait la nature humaine de la même façon qu'il se sentait lui- même. Pour lui, celui qui possède le privilège de sentir son cœur a celui de voir la nature se découvrir à lui. [...]
[...] Un projet original puisque fondé sur le défi II . mais qui contient des limites & des ambigüités évidentes : En quoi le fantasme rousseauiste est-il une volonté de gloire par l'écriture ? En quoi celui-ci contredit le projet autobiographique ? A. Une mise en scène du fantasme rousseauiste (mise en scène du jugement dernier) B. Ambigüités : Confessions ou justifications ? C. Une unité retrouvée grâce à la démarche autobiographique (et le fantasme du dévoilement par Starobinski) ~ Conclusion. [...]
[...] Désormais célèbre, Rousseau s'exile à Montmorency. Viennent ses premières publications : La Nouvelle Héloïse en 1762 (roman épistolaire), Du Contrat social et Émile en 1762. Cette dernière œuvre sera condamnée par le Parlement à cause de ses idées religieuses. C'est pourquoi Rousseau se retire en Suisse, alors que ses livres sont brûlées en public. Les Confessions naissent de ce retirement en 1765. Il séjourne à Londres puis rentre à Paris où il écrit Les rêveries du promeneur solitaire, ouvrage de réflexion à caractère autobiographique. [...]
[...] Cette position rappelle celle du moraliste classique du XVIIe. L'alliance du cœur (intuition) et de la raison (réflexion) est mise en relief avec le parallélisme je sens mon cœur, et je connais les hommes Rousseau déclare cependant à Bernardin de St Pierre (dans La vie et les ouvrages de Jean Jacques Rousseau je crois connaitre les hommes, mais pour les hommes, je ne les connais pas Je ne suis fait comme aucun de ceux que ceux que : ici Rousseau use d'une double comparaison négative avec les hommes afin d'affirmer sa singularité, due à cette double connaissance. [...]
[...] Les Confessions (1765-1770), Jean-Jacques Rousseau Commentaire de l'incipit SOMMAIRE I / LECTURE DE L'EXTRAIT ANALYSÉ. II / BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR : ROUSSEAU. III / PRESENTATION DE L'ŒUVRE ETUDIÉE (LES CONFESSIONS) ET DU CONTEXTE DE REDACTION DE CELLE-CI (Ancrage dans le contexte historique, culturel et littéraire). IV / COMMENTAIRE DE L'EXTRAIT. ~ Introduction. ~ Plan : I. Le projet autobiographique rousseauiste : un projet qui se veut unique & original : Quels sont le fondement et la nature du projet de Rousseau ? A. Un projet affirmé comme unique B. [...]
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