Rousseau se présente comme un être seul, voire solitaire. Pour ce faire, il met en place deux univers radicalement différents qui s'opposent. En effet, le texte débute par l'adjectif « seul » ; cette solitude est renforcée lorsqu'on l'accuse d'avoir cassé le peigne (...)
[...] Cet épisode semble constituer, pour Rousseau, la perte d'un paradis, celui de l'innocence propre à l'enfance. Désormais, il connaît la notion de faute, qu'il en ait commise une ou non. L'affrontement a lieu de façon très brutale. Le monde des adultes apparaît malhonnête et injuste, face à la bonté naturelle et à l'innocence de Rousseau. C'est pourquoi nous relevons un champ lexical du jugement : on m'interroge punition délit aveu innocent L'accusé est ainsi soumis à la question et, d'une certaine façon, à la torture. [...]
[...] Ce texte est extrait du Livre I des Confessions, finies d'être publiées en 1789, donc à l'époque des Lumières. Rousseau y fait le récit d'une injustice qu'il a subie étant enfant. Placé en pension chez le pasteur Lambercier, Rousseau apprécie vivement la vie dans le village de Bossey. Bien que séparé des siens, l'univers dans lequel il vit prolonge un temps le paradis familial. Mais le bonheur est rarement sans nuage, et Jean- Jacques est amené à faire l'expérience de l'injustice : il est accusé, à tort selon lui, d'avoir cassé le peigne de Mlle Lambercier. [...]
[...] Mais comment l'auteur se présente-t-il ? Rousseau se présente comme un être seul, voire solitaire. Pour ce faire, il met en place deux univers radicalement différents qui s'opposent. En effet, le texte débute par l'adjectif seul ; cette solitude est renforcée lorsqu'on l'accuse d'avoir cassé le peigne. Aussi notons-nous la confrontation entre le pronom personnel je et le pronom indéfini on Au je correspond la singularité, la solitude, la fragilité, alors qu'au on correspond la masse anonyme des adultes, une masse violente, agressive, hostile. [...]
[...] Nous nous demanderons donc dans quelle mesure Rousseau, en se présentant comme la victime d'une injustice, dresse ici un véritable plaidoyer. Nous étudierons donc, tout d'abord, la façon dont il transcrit la violence de la scène par la violence des mots. Puis, nous chercherons à montrer qu'il exprime en fait la perte du temps de l'innocence due à la faute originelle. II) Commentaire du texte Comme nous l'avons dit en introduction, ce texte appartient au genre de l'autobiographie. A qui réfère donc le je qui ouvre le texte ? [...]
[...] Dans cet extrait, Rousseau souhaite nous montrer qu'il est bon ; aussi se présente-t-il comme une victime, comme s'il était victime d'un complot. La violence de l'accusation passe certes par l'accumulation relevée ci-dessus, mais aussi celle figurant plus bas : La méchanceté, le mensonge, l'obstination Le héros ne maîtrise plus la situation dans laquelle il se trouve, irrémédiablement condamné au châtiment. De plus, le fait que son sort ne lui appartient plus, mais revient désormais à autrui, est repérable par la fonction grammaticale de son moi : dans m'exhortent, me pressent, me menacent Rousseau est COD, alors que les accusateurs sont en position de sujet. [...]
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