Malgré son engagement, plutôt sincère au demeurant, Jean Jacques Rousseau ne cessera de tenter de se rendre meilleur dans son oeuvre, et ce dés le préambule. Il tourne à son avantage un engagement censé être "neutre", et ce de plusieurs façons (...)
[...] Voila l'intention, clairement annoncée dés le début de son œuvre, de Rousseau, qui nous indique en une seule phrase ce que doit être la véritable autobiographie. Et à partir de cette phrase, il nous détaille ce que signifie pour lui "montrer [ . ] un homme dans toute la vérité de sa nature". Et il ne semble pas avoir peur de montrer cette vérité nue, telle qu'elle est réellement, de rassembler tous ses souvenirs, toutes ses actions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, tout ce qu'il est enfin, et de le présenter à celui qui voudra bien le lire. [...]
[...] Quand un auteur décide d'écrire son autobiographie, il s'engage en même temps à suivre un ensemble de règles d'honnêteté, passant une sorte de "contrat" avec le lecteur: il s'engage à dire la vérité et le lecteur s'engage à le croire. Ce "contrat" sera défini comme étant un "pacte autobiographique". En tant que fondateur du genre autobiographique, c'est Jean Jacques rousseau qui posera les bases de ce pacte dans le préambule de ses Confessions, écrites de 1765 à 1770. Ce qui nous amène à nous demander ce qu'est le pacte autobiographique selon Rousseau, d'après son préambule, et de quelles façons Jean Jacques Rousseau utilise ce pacte à son avantage, comme pour servir son ego. [...]
[...] C'est ainsi que Rousseau ne peut "s'empêcher" de détourner quelque peu l'attention du lecteur pour l'attirer sur sa seule personne, et ainsi utiliser ce pacte autobiographique à son avantage. Malgré son engagement, plutôt sincère au demeurant, Jean Jacques Rousseau ne cessera de tenter de se rendre meilleur dans son œuvre, et ce dés le préambule. Il tourne à son avantage un engagement censé être "neutre", et ce de plusieurs façons. Il y a tout d'abord sa façon d'utiliser le langage, comme dans cette phrase : "Je me suis montré tel que je fus, méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime quand je l'ai été ( . [...]
[...] ce qui veut nous montrer la totale honnêteté de l'auteur, nécessaire à l'exercice de l'autobiographie. Dans ce préambule, il répond aussi aux critères du pacte autobiographique selon Philippe Lejeune, critique spécialiste de l'autobiographie et qui a amené cette idée de pacte autobiographique, à savoir la forme du langage (le récit en prose est une condition élémentaire), le sujet traité, ici la vie de Jean Jacques Rousseau, la situation de l'auteur vis à vis du narrateur (auteur et narrateur confondus) et la position du narrateur vis à vis du personnage central (une seule et même personne). [...]
[...] On voit aussi que Rousseau satisfait aussi son ego démesuré, en se comparant à Dieu, et même, si on analyse bien le passage, se représentant supérieur à lui. Le passage dont il est question est le suivant: "Être éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables ( . Il s'agit alors de se représenter la scène pour prendre pleinement conscience de l'importance que Jean-Jacques Rousseau accorde à Jean Jacques Rousseau. Nous avons donc l'homme face à Dieu, puis apparait autour de l'homme "l'innombrable foule de [ses] semblables", qui l'entourent donc, laissant Dieu en dehors de ce cercle, lui tournant même le dos pour certains. [...]
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