le rouge et le noir, Stendhal, roman, réalisme, classe sociale, amour, passion
« Stendhal est le premier homme à avoir été libre en lui-même, par lui-même, dans la splendide solitude de son individualité », affirme Dominique Fernandez dans son Dictionnaire amoureux de Stendhal, publié en 2013. L'auteur du Rouge et le Noir, roman paru en 1830, occupe une place singulière dans la littérature française. Romancier, journaliste et critique littéraire, celui qui s'appelait, de son vrai nom, Henri Beyle. On le considère généralement comme un romancier réaliste, pour ce faire on cite souvent cette épigraphe placée au début du chapitre 13 du Rouge et le Noir, contenant une citation que Stendhal attribue à un homme de lettres du 17e siècle, Saint-Réal : « Un roman : c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin ». Après une année au séminaire de Besançon, Julien Sorel vient d'entrer comme secrétaire chez le marquis de La Mole, à Paris. À la fin de la première journée, il découvre, lors du dîner, les moeurs de l'aristocratie parisienne. Il y rencontre aussi Mme de La Mole et ses deux enfants, Norbert et Mathilde. Ce passage est consacré aux remarques de Julien sur ces derniers, notamment sur la jeune fille.
La scène à analyser correspond au passage de leur première rencontre, qui aurait dû être amoureuse, mais dans laquelle l'auteur va prendre le contrepied du topo littéraire.
[...] De quelle manière est décrite l'apparition de Mathilde aux yeux de Julien Sorel ? Cette étude va se dérouler en 2 mouvements : Le 1[er] mouvement : l'arrivée de Julien dans une maison de l'aristocratie parisienne Julien observe les convives que les points de vue de Julien et du narrateur s'entremêlent L'apparition de Mathilde - Le 2[nd] mouvement : Julien compare Mathilde à sa mère Julien préfère accorder son intérêt à Norbert Premier mouvement L'arrivée de Julien Le chapitre d'où provient le texte s'intitule « Entrée dans le monde ». [...]
[...] Le Rouge et le Noir Stendhal (1830) De quelle manière l'apparition de Mathilde aux yeux de Julien Sorel est-elle décrite par l'auteur ? Présentation de l'auteur et de son oeuvre « Stendhal est le premier homme à avoir été libre en lui-même, par lui-même, dans la splendide solitude de son individualité » affirme Dominique Fernandez dans son Dictionnaire amoureux de Stendhal, publié en 2013. L'auteur du Rouge et le Noir, roman paru en 1830, occupe une place singulière dans la littérature française. [...]
[...] ] être jaloux [de Norbert] et de le haïr, parce qu'il était plus riche et plus noble que lui » (l. 17-18). La structure du passage est en boucle : c'est bien Norbert qui séduit plus Julien. Mathilde est éclipsée par son frère. Conclusion Ce passage présente une sorte d'anti-rencontre amoureuse. L'auteur utilise pourtant tous les clichés du genre, mais c'est pour mieux les bouleverser. Cette rencontre annonce une relation tumultueuse entre deux personnages orgueilleux et souvent méprisants. Julien préfère Norbert à Mathilde. Or, le fils du marquis restera un personnage secondaire, alors que Mathilde deviendra la maîtresse du héros. [...]
[...] Second mouvement Julien observe la jeune fille et il compare ses yeux à ceux de Madame de Rênal Pendant tout ce passage, durant lequel Julien reste silencieux, le portrait de Mathilde s'affine. Julien se penche sur son caractère. Elle est décrite par la métonymie de ses yeux qui souligne leur puissance : « ils avaient l'expression de l'ennui qui examine, mais qui se souvient de l'obligation d'être imposant ». (l.9) L'ennui de Mathilde n'est qu'une pose : c'est une sorte de masque pour montrer qu'elle est supérieure et qu'elle ne s'intéresse point aux convives. [...]
[...] La scène change les conventions littéraires de la rencontre amoureuse, qui veulent qu'on soit séduit au premier regard. Enfin, Julien compare dans cette scène Mme de Rênal, qui a été sa maîtresse, et Mathilde, qui le sera à son tour. La première est ici préférée pour sa générosité. Elle sera ensuite oubliée. Mais, après avoir aimé Mathilde, Julien reviendra à son premier amour, touché, précisément, par cette générosité. La préférence pour cette dernière que Julien dévoile dans ce passage annonce déjà la fin du roman. [...]
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