Dans un roman de formation comme le Rouge et le noir, il est logique de trouver des scènes de rencontre amoureuse. La première concerne Julien Sorel et Madame de Rênal, au chapitre XI du livre un, où les deux personnages échangent des regards, et où l'on voit la timidité et la fragilité de Julien compensée par sa volonté d'être courageux.
Lorsque Julien quitte Madame de Rênal, avant de rentrer au séminaire, il décide d'aller dans un café, au chapitre XXIV.
[...] Enfin de La demoiselle à lui ôta presque toute sa timidité les pensées sont celles de la jeune femme. Mouvement premier du début à c'était à lui qu'on parlait Le texte s'amorce par des groupes nominaux montrant qu'aucun des deux personnages ne connaît le prénom de l'autre. La demoiselle du comptoir dont on apprendra plus tard qu'elle s'appelle Amanda, porte une première impression sur ce jeune bourgeois de campagne Il est intéressant de constater que l'image que présente Julien Sorel a changé depuis la dernière scène de rencontre avec Madame de Rênal. [...]
[...] Pourtant, cette femme n'est encore qu'une anonyme, peu importante pour le moment pour l'interlocuteur : le pronom indéfini on est utilisé à la place du pronom elle Deuxième mouvement : il s'approcha vivement à un pain et une tasse de café L'adverbe vivement d'ailleurs caractéristique de la personnalité du personnage montre un mouvement rapide. Cependant le premier complément d'objet du comptoir passe avant de la jolie fille Le plus important semble être de demander sa tasse de café, la jeune fille n'étant qu'un moyen. La difficulté de la tâche est montrée par la subordonnée comparative comme il lui marchait à l'ennemi Toute action est une conquête chez Julien. Sa crainte tout comme son énergie se manifeste par la perte du paquet. L'interrogative qui suit contient une négation à valeur de litote. [...]
[...] Besançon est alors un intermédiaire entre la campagne et la grande ville. La timidité semble s'opposer à la distinction comme le montre l'intensif air si distingué Le mot commun est en italique : au contraire des lycéens de Paris, J. Sorel n'est pas quelqu'un d'ordinaire. L'auteur semble opposer les gens distingués et si bien stylés qui tombent dans la banalité en grandissant, à Julien qui se construit petit à petit. D'ailleurs la phrase suivante, au présent de vérité générale, s'applique parfaitement au personnage principal. [...]
[...] Il s'agira d'étudier le passage de la page 240 Mais la demoiselle du comptoir à la page 241 lui ôta presque toute sa timidité qui suit le moment où il n'ose pas demander une tasse de café. Comment Stendhal s'y prend-il, dans cette scène de rencontre, à travers l'immersion dans l'intériorité des personnages, pour mettre en scène la timidité surmontée de Julien dans ce tête-à-tête qui fait abstraction de l'environnement du café ? Le texte semble s'organiser autour de trois mouvements. [...]
[...] Cela se fait à travers le passage de l'intériorité de l'un à celle de l'autre. L'intérêt d'Amanda dans le récit semble être de montrer la continuité de l'éveil de l'amour de Julien. Cette lutte contre la timidité concerne entre autres le besoin de se rassurer par la séduction. On ne reverra plus ce personnage : elle sera juste ultérieurement un obstacle pour montrer l'opposition entre les deux ambitions de Julien la passion amoureuse et le séminaire, c'est-à-dire l'ambition sociale. [...]
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