Le Rouge et le Noir, Stendhal, Chronique de 1830, Une vieille épée, Julien Sorel, Mathilde de La Mole, passion, amour, orgueil, mort, Madame De Rênal, épigraphe, roman, romantisme, théâtre, dramaturge, tragédie, héro beyliste, ironie
Publié en 1830 avec le sous-titre « Chronique de 1830 », ce roman de la plume d'un certain « M. De Stendhal » suit la vie d'un héros atypique face à la société de la fin de la 1re moitié du 19e siècle. L'extrait que je vais vous présenter est compris dans le deuxième livre de l'oeuvre et décrit une scène entre Julien Sorel, le héros, la fille de son employeur et amante, Mathilde de La Mole au cours de laquelle leur passion étrange renait.
[...] Ces deux personnages sont rongés par leurs orgueils respectifs et leurs idéalisations les uns des autres, ce qui rend leur amour immonde et si dangereux. Ils sont peu à peu plongés dans la folie, qui va guider leurs actes vers la fin tragique et cathartique qu'ils connaitront. Cette scène rappelle les romans médiévaux auxquels Mathilde semble coutumière. Le héros doit y accomplir des faits d'épée pour conquérir le cœur de sa dame, seulement, ici, c'est contre elle qu'il les effectue . [...]
[...] Mathilde fuit Julien après la nuit froide passée ensemble. L'auteur, tel un dramaturge, fait sortir Mr de la Mole de la pièce, dernier obstacle entre les 2 amants, pour introduire Mathilde. Le mouvement des personnages rappelle une mise en scène théâtrale, registre littéraire primaire de Stendhal dans lequel il n'a jamais eu aucun succès. L'auteur introduit le déroulement de l'action avec une question rhétorique marquée par le point d'interrogation, pour ensuite indiquer justement ce que devint Julien en apercevant Mathilde. [...]
[...] Celle-ci s'avère froide, nullement agréable et forcée par les deux amants qui tentent de se persuader qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Analysons de même l'épigraphe qui est tiré de Don Juan. Ainsi, Julien apparait comme un homme frivole et séduisant à tout va. [ Composition ] Le texte s'articule en 3 mouvements autour d'une seule action, la prise de l'épée. Dans un premier temps, Après un dialogue tout en tension, Julien, ivre de colère, tire l'épée et veut tuer Mathilde, qui s'en trouve métamorphosée. [...]
[...] La possibilité qu'il paraisse ridicule le calme ; voici là l'orgueil du personnage, qui tente de dissimuler son geste en cherchant les tâches de rouille. Cependant, le narrateur change de point de vue et adopte celui de Mathilde. De son côté, celle-ci est charmée par le geste, tant et si bien qu'elle s'imagine revenir au 16e siècle. Cela lui donne un air de folie et l'on aperçoit son manque de lucidité. Son amour est un amour de tête, terme qui revient au long de l'œuvre pour qualifier cette passion non pas brute mais trop réfléchie, trop imaginée et complètement calquée sur les romans de chevalerie ou romantiques. [...]
[...] Enfin, il vit dangereusement, tout comme l'action suivant va le montrer. Donc Mathilde, personnage tout aussi poussé par son individualisme, reconsidère sa condition sociale et méprise Julien qui n'est qu'un précepteur, soit « le premier venu ». Cette qualification met Julien hors de lui et le pousse à commettre le fameux acte, sortir l'épée de son fourreau. Une épée du Moyen Age, une bibliothèque, cadre romanesque enveloppée par l'aura mystique de la littérature qui réveille les instincts romanesques et romantiques de la jeune fille. [...]
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