Famille, relation père-fils, relation familiale, Le Rouge et le Noir, Stendhal, grammaire, opposition, lecture expressive, lecture, relation conflictuelle, autorité, violence
Le chapitre IV du Rouge et le Noir, dont le titre, « un père et un fils », présente les relations conflictuelles entre Julien Sorel et son père. On remarque qu'il comporte une épigraphe provenant d'une citation, en italien, que Stendhal attribue au philosophe de la Renaissance, Nicolas Machiavel, l'auteur d'un ouvrage intitulé Le Prince, consacré à l'art de gouverner. Dans les chapitres précédents, le narrateur a décrit la ville de Verrières, le maire, sa femme, sa famille. On apprend également que Monsieur de Rênal recherche d'un précepteur pour ses enfants. Le choix s'est arrêté sur Julien Sorel, fils d'un paysan rude, propriétaire d'une entreprise de bois. C'est dans cet extrait situé au début du chapitre 4 que Julien apparaît dans le roman. Son père, venu lui annoncer que le maire veut l'engager comme précepteur, le trouve, non pas près de la scie hydraulique qu'il devrait surveiller, mais juché sur une poutre, en train de lire.
[...] C'est d'abord le livre qu'il fait « voler » (I. 15) dans le ruisseau, la métaphore met en valeur sa légèreté et la dimension symbolique de sa chute provoquée par une force brute. L'opposition entre le père et le fils est théâtralisée, renforcée par le champ lexical de la violence brute, cette scène devient presque tragique. C'est ensuite le fils qui perd l'équilibre et manque de tomber « douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l'eussent brisé . [...]
[...] La force et la violence physique du père Face à cette occupation improductive, le père de Julien réagit avec colère. Dans le second paragraphe la locution adverbiale « en vain » reprend l'idée de recherche infructueuse évoquée dans le premier paragraphe, cette fois il s'agit de capter l'attention du jeune homme absorbé par sa lecture. Cet échec, cette impuissance du père est soulignée par l'emploi d'adjectif numéraux cardinaux permettant de montrer et d'expliquer son exaspération grandissante. Le père Sorel donne libre cours à sa colère, le registre épique est à nouveau employé pour montrer cette fois son agilité et sa force malgré son âge : « celui-ci sauta lestement sur l'arbre soumis à l'action de la scie . [...]
[...] La place du sujet et du verbe, à la fin de la phrase, souligne de façon implicite ce que peut avoir de choquant la lecture de Julien, elle l'empêche d'accomplir la tâche qui lui avait été impartie par son père, elle est improductive d'un point de vue économique et elle l'isole tellement qu'il ne peut entendre la voix de son père. D'autres éléments viennent confirmer cette singularité de Julien. D'abord son aspect et ses capacités physiques l'opposent à ses deux frères : « sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés . » (1. 9-10). L'emploi du conditionnel passé deuxième forme montre cependant que cette particularité n'est pas la principale raison de cette hostilité : « . il eût peut-être pardonné à Julien . » (1.9). [...]
[...] Le point de vue interne, de Julien, dévoile son amour de la lecture et sa détermination à résister à la violence physique du père . On apprendra plus loin que son livre préféré était le Mémorial de Sainte-Hélène. C'est un élément essentiel dans la construction de la légende napoléonienne. C'est aussi la source d'inspiration de Julien Sorel. Le fait qu'il soit précipité dans le ruisseau par son père annonce bien des désillusions. C'est la victoire du réel sur le rêve . Conclusion Dans cet extrait sont décrites les relations difficiles entre Julien Sorel et son père. [...]
[...] Le parler familier du père et sa violence physique et verbale théâtralisent la scène et permettent d'introduire le portrait de Julien qui, par contraste avec l'environnement du père. Les réactions du fils Les réactions de Julien, évoquées dans le quatrième paragraphe, montrent son émotion. D'abord il obtempère, il va reprendre son « poste officiel », les termes employés sont ironiques. La deuxième réaction de Julien est sentimentale, elle est aussi visible, « Il avait les larmes aux yeux » (1.23). [...]
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