A travers cet extrait, nous pouvons déterminer la problématique suivante : « En quoi ce passage est-il une rupture avec les passages précédents du livre et en quoi permet-il de mieux mettre en avant les aspects ambigus de la relation entre Julien et madame de Rênal ? » Afin de répondre au mieux à cette question, nous essayerons premièrement de montrer en quoi Vergy est l'opposé - ce qui sert de rupture - avec Verrières (I), puis, en quoi ce chapitre « respire » le bonheur (II) et enfin, nous tenterons d'expliquer le geste de Julien comme un « devoir à accomplir » plus qu'un acte sentimental, ce qui caractérise une certaine ambiguïté de l'amour dans le roman (III) (...)
[...] Cependant, la fin du chapitre nous dit aussi que cette main se retira bien vite ( ) tout plaisir de son cœur. Cela voudrait dire que la possibilité de pouvoir toucher cette main n'a pour lui rien ou presque d'une satisfaction sentimentale. Pour lui, en accomplissant ce geste il réussit à surpasser son handicap social ainsi, Stendhal apporte une explication à cela : l'idée d'un devoir à accomplir, et d'un ridicule ou plutôt d'un sentiment d'infériorité à encourir si l'on n'y parvenait pas, éloigna sur-le-champ tout plaisir de son cœur. [...]
[...] En effet, madame de Rênal incarne l'aristocratie, la noblesse, la réussite et pour Julien, se serait glorieux que de la conquérir comme Napoléon pourrait conquérir un pays. Julien imite quelque peu son idole qu'est Napoléon dans la conquête amoureuse, il mélange alors amour et amour-propre. Le geste séducteur de prendre la main se change rapidement en devoir Quoi de mieux pour Julien que de pouvoir s' approprier madame de Rênal, la femme de celui qui incarne la richesse, une noblesse détestée par Julien : monsieur de Rênal. [...]
[...] A la fin du chapitre, il nous est dit que Julien jouissait avec délices du plaisir de bien parler ( ) il toucha la main de madame de Rênal Cet acte là est symbolique pour la suite de l'œuvre, la cristallisation de l'amour va évoluer davantage par ce geste. Julien a accompli ici un pas décisif dans la quête du cœur de madame de Rênal, ce geste est comme un aveu de son amour. C'est ce bonheur qui a permis à Julien un tel acte. Déjà l'harmonie du début permet un rapprochement entre Julien et madame de Rênal : Il y eut enfin entre madame de Rênal et Julien un sujet de conversation, il ne fut plus exposé à l'affreux supplice que lui donnaient les moments de silence. [...]
[...] A Vergy, on est soi-même, il n'y a aucune hypocrisie, tout le monde vit en harmonie ; les enfants, madame de Rênal et Julien s'adonnent ensemble à la chasse aux papillons : Julien avait vécu en véritable enfant (il semble vivre une enfance qu'il n'a peut-être pas vécue à cause de son père) depuis son arrivée ( ) que ses élèves. Tout le monde est rassemblé pour cette chasse, d'où les pronoms personnels : on : on avait construit ; on prenait les pauvres Julien est ici dans une atmosphère très féminine : celui de la douceur et de la tendresse. [...]
[...] Julien sait d'ores et déjà que cette main devra lui rester : c'est une épreuve à passer. A travers cet extrait, nous pouvons déterminer la problématique suivante : En quoi ce passage est-il une rupture avec les passages précédents du livre et en quoi permet-il de mieux mettre en avant les aspects ambigus de la relation entre Julien et madame de Rênal ? Afin de répondre au mieux à cette question, nous essayerons premièrement de montrer en quoi Vergy est l'opposé qui sert de rupture- avec Verrières puis, en quoi ce chapitre respire le bonheur et enfin, nous tenterons d'expliquer le geste de Julien comme un devoir à accomplir plus qu'un acte sentimental, ce qui caractérise une certaine ambiguïté de l'amour dans le roman (III). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture