Commentaire littéraire de l'oeuvre de Jean Rouaud Les champs d'honneur.
[...] La lumière Les matériaux Cette description met alors en valeur la lumière particulière de la ville, et d'abord celle des matériaux choisis, ardoise tôle ou verre qui déclinent des nuances du gris au transparent Le mercure Ces nuances sont reprises par la synthèse du ciel nantais : une voûte de mercure tremblote au-dessus de la ville Sous cet éclairage vif-argent . : on retrouve donc ici réunies à la fois la transparence du verre (le côté brillant) et la grisaille de l' »ardoise (le côté gris du mercure ou de l'argent) Les couleurs finales Enfin, on l'a vu, ces couleurs évoluent du bleu ou cristal en passant par le blanc Cette évolution, outre l'avènement de la transparence, est aussi celle de la lumière la lumineuse clarté d'une cloche de cristal Transition : cet avènement final de la lumière apparaît comme le sommet d'une transfiguration poétique du réel. [...]
[...] Mais l'esthétique de la ville qui s'en dégage n'est pas non plus sans faire penser à celle de Baudelaire, et de son Paris familier et étrange. [...]
[...] Il est provoqué à la fois par la précision des sons et du regard, et par des notations comme les vitrines lavées de près ou les trottoirs reluisent bleu La ville-souvenir Enfin, la ville apparaît comme un souvenir sous la lumineuse clarté d'une cloche de cristal C'est un effet de la transfiguration rythmique du réel : il s'agissait, à travers l'évocation de l'averse sur Nantes, de faire ressurgir, d'un réel banal, un réel transfiguré par l'émotion du souvenir et du temps passé ou perdu. Conclusion Très travaillé, ce texte présente une esthétique de la description très proche de celle de Marcel Proust. Le souvenir semble le but ultime de l‘évocation de l'averse, poétisée par de multiples procédés. [...]
[...] Par-delà la banalité de l'événement, l'auteur a su transfigurer poétiquement cette giboulée. Lecture Le roman se passe dans la région de Nantes. L'auteur décrit successivement le crachin, l'averse, les pluies de tempête et les pluies de noroît. Voici le paragraphe consacré à l'averse. [...]
[...] Jean ROUAUD, Les Champs d'honneur (1990) Etude LA DESCRIPTION DE L'AVERSE ET DE LA VILLE L'averse La brièveté On note l'opposition entre le crachin et l'averse autour de la notion de richesse rythmique (l.1) : l'averse est limitée dans le texte à la première phrase, puis Après le passage du grain . (l.5). Cette brièveté est aussi mise en valeur par l'humeur toujours sautillante (l.2) de l'averse (l.1) La personnification Comparée à un accordeur l'averse est personnifiée au moyen d'un jeu de mots : elle rigole dans les gouttières qui signifie à la fois couler dans une rigole et rire C'est donc une humeur qui la caractérise, joyeuse sautillante ; rebondit clinquante et bruyante tapote sur les toits Les effets de l'averse L'averse de dissémine sur la ville, créant à la fois une voûte de mercure et la lumineuse clarté d'une cloche de cristal ; elle modifie donc la lumière. [...]
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