Dédicacé à André Derain (peintre, sculpteur français et l'un des fondateurs du fauvisme), ami de l'auteur, "Rosemonde" est un poème à forme fixe, composé de trois quintiles d'octosyllabes avec un système de rimes croisées traditionnelles. C'est la poésie lyrique du Moyen-âge. Elle permet ici à Apollinaire de nous faire part de sa fascination pour la femme aimée (...)
[...] Ils montrent l'auteur dans une rêverie fantastique où il partage son amour, ce qui se confirme au vers 8 avec le verbe retrouvèrent qui confère une certaine intimité à la phrase et montre son manque d'expérience et son amour onirique. Le lecteur perçoit encore mieux le comportement juvénile du sentiment. L'étrangeté de la rencontre anecdotique Ce poème rapporte la rencontre anecdotique d'une femme dans la ville. Cependant, plusieurs éléments lui confèrent une sorte d'étrangeté : - le cadre de cette entrevue est simple, rendu étrange par son imprécision. Il s'agit d'une ville, Amsterdam (vers détaillée par le champ lexical urbain : la maison (vers le canal (vers le quai (vers 7). [...]
[...] Ils remettent ainsi en cause la régularité du poème. - des rimes qui obéissent à la même fantaisie, avec notamment la rime féminine dame (vers qui trouve la rime étrangère Amsterdam (vers ou encore rappeler fermé, vers 12) qui rime avec allai ouvert, vers 14). L'idéalisation de la femme Dans ce poème, Apollinaire métamorphose et idéalise le souvenir d'une banale rencontre féminine placée sous le signe de l'amour : - la situation du poète (au pied du perron, vers est particulièrement significative. [...]
[...] Conclusion Par un poème reprenant le thème médiéval de la quête amoureuse, Apollinaire renouvelle la poésie par l'évocation surprenante de certaines images, en renouant avec un thème qui lui est cher, celui de l'échec amoureux, qu'il transpose en l'absence de rencontre. Cette versification nouvelle ainsi que la tonalité, à la fois légère et mélancolique, lui permettent une approche juvénile du thème de l'amour. Le poème n'en est que plus passionnel, faisant ressentir au lecteur les émotions de la fascination par la femme aimée. [...]
[...] Une rencontre amoureuse banale mais étrange Le comportement du poète Dès la première strophe, le comportement du poète, certes amoureux, apparaît juvénile : - les vers 3-4 (Que j'avais suivie pendant deux / Bonnes heures à Amsterdam) le montrent comme un jeune amoureux, suivant sa bien-aimée à distance, n'osant se montrer et atteint d'une certaine obsession pour cette femme. - le vers 5 (Mes doigts jetèrent des baisers) confirme cette impression. Les doigts du narrateur jetant des baisers montrent qu'il est amoureux mais reste caché, sans vraiment agir. [...]
[...] - les vers 9 et 10 (Celle à qui j'ai donné ma vie / Un jour pendant plus de deux heures) participent aussi à cette idéalisation. En effet, le vers 9 exprime une passion totale quelque peu chevaleresque, tandis, qu'au contraire, le vers 10 souligne la brièveté de l'aventure. De plus, l'indication plus de deux heures insiste sur la concision du temps passé, atteignant le but inverse de celui qui était apparemment souhaité. - la tonalité médiévale du prénom Rosemonde (vers 11) rappelle au lecteur germanophone qu'il signifie bouche fleurie expression reprise au vers 13 (l'adjectif se justifiant par la proximité géographique de la Hollande, pays des fleurs) et surtout au dernier vers (Rose du Monde). [...]
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