Commentaire composé du sonnet de Ronsard, Marie, qui voudrait votre beau nom tourner extrait de Continuation des amours. Deux axes principaux d'études se dégagent, l'argumentation et la forme poétique. Enfin, le lien avec l'époque (la Renaissance) et le courant littéraire associé (l'Humanisme)est expliqué.
[...] Ce poème date de la Renaissance, époque du mouvement humaniste, qui s'est le premier intéressé à l'homme en tant qu'individu et à son bonheur personnel. Le traitement de l'amour et du plaisir est donc un sujet très humaniste, d'autant plus que la fin du poème s'adresse non seulement à Marie mais à l'ensemble des lecteurs, les invitant à aimer. [...]
[...] Le poète se nourrit donc d'influences antiques, comme il était courant de le faire durant la Renaissance. On a donc d'abord une déclaration d'amour à Marie, puis une promesse de fidélité et d'engagement, suivie d'une réflexion sur l'amour en général, et pour finir l'avis du poète. L'argumentation est structurée et servie par l'expression des émotions et par des références culturelles, ainsi que par la forme poétique. La forme poétique, avec les vers, les rimes, les assonances, le rythme et la place des mots soigneusement choisis, renforce l'argumentation. [...]
[...] Les enjambements sont eux aussi placés de façon stratégique : on a un contre-rejet aux vers 7 et qui accompagne la promesse de fidélité et jamais nulle envie/d'aimer en autre lieu ne nous pourra mener un enjambement aux vers 10 et 11 celui-là se propose/une vie d'un Scythe suivi d'un contre-rejet aux vers 11 et 12, qui insistent sur l'âpreté d'une vie sans amour et ses jours veut passer/sans goûter la douceur des douceurs la meilleure et enfin un contre-rejet aux vers 13 et 14, où le poète donne son opinion personnelle à l'heure/que je n'aimerai point, puissé-je trépasser ! Sans cette forme rigoureuse et élégante, l'argumentation de Ronsard ne serait pas aussi convaincante et séduisante. Derrière la forme poétique, ce sonnet est avant tout un texte argumentatif montrant la nécessité de l'amour, très bien construit, avec d'abord une déclaration à Marie puis des considérations générales sur le besoin d'amour. [...]
[...] De plus, même si la plupart des vers sont des alexandrins, le premier n'a que onze pieds. La disposition des strophes sert l'argumentation, divisant ainsi le poème en deux grandes parties ; mais le poète ne déroge pas à certaines des règles du sonnet sans raison, car les répétitions lui permettent d'insister sur des mots clés. En effet, on a en tout 8 occurrences d' aimer et de son champ lexical : amour aime . Le premier, au vers a même une majuscule, ce qui le met en valeur et l'ennoblit, le faisant passer du rang de simple sentiment à celui d'idéal. [...]
[...] Etudions-les à travers la situation d'énonciation. Dans le premier quatrain, la deuxième personne domine : votre vous Le poète s'adresse donc à Marie. On relève des impératifs de conseil : aimez faites Le poète n'est présent qu'à travers l'amour que lui porterait Marie : aimez-moi faites cela vers moi Cela renforce l'importance apportée à Marie, dont le nom est prononcé deux fois en deux vers. Toute l'attention du poète est centrée sur elle. Puis le nous apparaît au vers en même temps que le futur : prendrons pourra Ces deux éléments montrent que le poète envisage un avenir commun et donc un engagement, ce qui est confirmé par les vers 7 et avec le vœu de réciprocité des sentiments l'un l'autre et la promesse de fidélité avec une négation absolue : jamais nulle envie/d'aimer en autre lieu Le premier tercet et le début du second sont impersonnels, avec l'apparition d'un hypothétique celui qui n'aime point montrant que cette situation est tout sauf enviable. [...]
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