Dans un premier temps, ce poème lance une invitation à l'amour. Ronsard met en place une argumentation pour que Marie l'aime.
Tout d'abord, les indices d'énonciation et le registre lyrique annoncent son désir de se faire aimer par cette jeune femme. Ronsard, l'auteur, s'adresse à Marie par une apostrophe en début de vers "Marie" (v.1). Le pronom personnel "vous" désigne la jeune femme, aux vers 3 et 5, tout comme le déterminant possessif "votre", aux vers 1, 3 et 4. Il l'interpelle à l'aide d'impératifs : "aimez" (v.2 et 6) et "faites" (v.3). L'auteur est lui même désigné dans les six premiers vers par le pronom "moi" (...)
[...] De plus, le prénom de la jeune femme, qui apparaît en début de vers 1 et en fin de vers est fortement mis en valeur. Le verbe Aimer placé au niveau de la césure à l'hémistiche sert ici de pivot et donne aux deux premiers vers une structure en chiasme : les deux Marie sont placés en symétrie aux extrémités et le verbe aimer Aimer et aimez se trouve plus ou moins au centre. Ce verbe est par ailleurs fortement mis en valeur par la majuscule. [...]
[...] Texte étudié : Marie, qui voudrait votre beau nom tourner Marie, qui voudrait votre beau nom tourner, Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie, Faites cela vers moi dont votre nom vous prie, Votre amour ne se peut en meilleur lieu donner. S'il vous plaît pour jamais un plaisir de mener, Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie, Pendus l'un l'autre au col, et jamais nulle envie D'aimer en autre lieu ne nous pourra mener. Si faut-il bien aimer au monde quelque chose : Celui qui n'aime point, celui-là se propose Une vie d'un Scythe, et ses jours veut passer Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure. [...]
[...] Il mène une argumentation par persuasion, c'est à dire, par le recours aux sentiments. Ronsard expose donc des arguments pour que Marie l'aime, en utilisant tout d'abord leur cas personnel. Puis, l'auteur se tourne vers une vision plus générale de l'amour où il tente de persuader mais aussi de convaincre Marie d'aimer. Dans un second temps, le sonnet de Ronsard est une réflexion et un discours plus général sur l'amour. L'auteur y développe la thèse qu'il est impératif d'aimer pour vivre. [...]
[...] Le sonnet de Ronsard repose sur un raisonnement inductif. Il invite tout d'abord Marie à l'aimer, puis il développe une réflexion générale sur la nécessité d'aimer pour vivre. Il passe ainsi d'un cas particulier à une conception plus large, voire universelle, de l'amour. Au delà de cette démarche argumentative, Ronsard a conçu un poème plaisant, maîtrisé et plutôt conventionnel. Il s'inscrit pleinement dans les principes de l'école de la Pléiade, qui exalte le sentiment amoureux à travers des formes poétiques privilégiées comme l'ode ou le sonnet. [...]
[...] Marie, qui voudrait votre beau nom tourner publié dans la Continuation des amours (1555), est un sonnet destiné à Marie, une jeune paysanne dont Ronsard est épris. Le poème est écrit en alexandrins avec des rimes embrassées. Dans quelles mesures ce texte est-il une argumentation en faveur du sentiment amoureux ? Dans une première partie, il sera question d'expliquer comment Ronsard invite Marie à l'aimer, puis la seconde partie analysera comment l'auteur développe une réflexion plus générale sur la nécessité d'aimer. [...]
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