Les Amours est un recueil de sonnets composés en l'honneur de Cassandre Salviati, jeune fille dont Ronsard était amoureux mais qu'il ne put épouser car il occupait une fonction ecclésiastique.
Dans la 67è pièce de ce recueil, Ronsard s'adresse à la nature pour mieux pouvoir dire adieu à la femme aimée (...)
[...] L'ordre naturel se trouve donc mis en valeur, ainsi que son harmonie. Ronsard décrit une nature accueillante par son ouverture Ciel plains découverts v.1, ouverts v.5), la vivacité de ses couleurs vineux v.2, verdoyantes v.2, verts v.4, blondoyantes v.7), sa vitalité verdoyantes v.2, ondoyantes v.3, moussus v.5, roussoyantes v.6). On relève la répétition des mêmes éléments dans les vers 1 et 12 ; et 13 ; et 14 : le caractère redondant de la description est renforcé par la redondance circulaire des apostrophes, qui encadrent le sonnet. [...]
[...] Elle devient la dépositaire des secrets du poète, sa confidente et son double, ainsi que la preuve de son génie : comme Orphée, le premier poète, Ronsard est capable par son talent poétique, de parler à la Nature et de l'émouvoir. III) Conclusion : L'évocation de Cassandre semble n'être qu'un prétexte littéraire pour chanter le pouvoir de la poésie. Le poète, interlocuteur privilégié de la nature et magicien des mots, est donc supérieur à l'homme qui n'a pas su dire adieu à la femme aimée. [...]
[...] Si le poète s'adresse à la Nature, c'est pour qu'elle devienne son interprète auprès de la femme aimée à propos d'un menu incident : il n'a pas su lui dire adieu. II) L'adieu à la femme aimée : Le poète se met progressivement en scène : on relève des indices d'énonciation à partir du vers 8. En effet, la métonymie les hôtes de mes vers permet de se désigner discrètement : il regrette de n'avoir pas su retenir celle qu'il aime et se nomme indirectement car il est rongé par la culpabilité. [...]
[...] Il emploie le même procédé pour représenter la femme qui le fait souffrir v.10 ce bel œil et rend par la même occasion un hommage à sa beauté. Ses regrets sont caractérisés par le champ lexical de la souffrance : v.9 rongé soin ire v.11 me détient v.12 suppli Ce sont les images traditionnelles de la souffrance amoureuse, empruntées à la poésie pétrarquiste : les métaphores de la blessure physique et de l'emprisonnement ne sont donc pas originales mais traduisent un état de passion dans lequel l'amoureux recherche autant l'amour que la douleur qu'il procure. [...]
[...] Dans la pièce de ce recueil, Ronsard s'adresse à la nature pour mieux pouvoir dire adieu à la femme aimée. L'apostrophe à la Nature : La composition du sonnet fait apparaître trois temps : d'abord les quatrains sont consacrés à l'évocation de la nature ; la régularité du décasyllabe dépeint la sérénité et le calme. Ensuite le poète adresse une supplique à la nature dans le deuxième tercet, avec des effets d'écho et de refrain. En effet, le même rythme scande les vers : quatre puis six mesures. [...]
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