Le théâtre est, depuis l'Antiquité, destiné à divertir et émouvoir le public. Le mouvement du classicisme est présent au XVIIe siècle et ses règles sont appliquées dans les genres théâtraux de la comédie et de la tragédie. Celle-ci a été enrichie au fil des siècles et notamment par W. Shakespeare, dramaturge anglais de la fin du XVIe - début XVIIe siècle. Auteur très polyvalent, il est le géniteur de Roméo et Juliette, pièce en 5 actes écrite en 1594, se situant à Vérone en Italie. Elle raconte l'histoire d'amour impossible entre deux jeunes gens dont les familles (les Montaigu et les Capulet) se détestent.
Dans l'acte V, scène 3, on assiste au dénouement de leur amour, c'est-à-dire la mort. Roméo s'est éteint et Juliette va le rejoindre dans la tombe. En quoi cette passion éternelle est-elle représentative de la tragédie ? Si cette scène présente un dénouement tragique, elle est, toutefois, un exemple de l'amour au-delà de la mort.
[...] et la didascalie fait agir la jeune fille ( 1.7 - 8). Le présent d'énonciation ancre la jeune fille dans la réalité et lui donne une consistance qu'elle va perdre au fur et à mesure de la scène, comme Roméo perdra la sienne dans la bouche de Juliette. C'est ainsi que l'on peut remarquer l'évolution des reprises nominales et pronominales utilisées par Juliette pour désigner Roméo : mon seigneur (I. Roméo (I. mon bien-aimé (I. L'égoïste ( 1.20 il ( 1.20 le ( 1.21 Cette diminution des termes précis indique que petit à petit, Juliette ne s'attache plus à la dépouille mortelle de son amant et qu'elle est décidée à le rejoindre. [...]
[...] 9-10- 18 et puis elle comprend ce qu'il s'est passé pendant sa mort qui n'en était pas une. L'exclamation devient la ponctuation omniprésente de la fin du passage ( 1.20 -21-23-25-26-27). Après la surprise, la jeune femme exprime le désappointement que provoque le manque de poison qui lui aurait permis de rejoindre immédiatement Roméo dans la mort puis, elle montre sa détermination à se tuer en se donnant du courage par l'intermédiaire de l'impératif Hâtons-nous (I. 25). De la tristesse il n'est quasiment pas question puisque tout se passe dans une grande urgence. [...]
[...] Toutefois, avant de disparaître comme l'indique la didascalie I. 16-17, il donne une importance cruciale à Roméo lorsqu'il dit à Juliette Ton mari alors que les jeunes gens ne sont pas encore mariés. Il bénit cette union qui n'est pas officielle. Sa qualité de prêtre lui confère une légitimité par-delà la mort pour rendre cette union légale aux yeux de Dieu. Le mariage n'a pas eu lieu mais il était prévu puisque le prêtre déplore qu1 un pouvoir au-dessus de nos contradictions a déconcerté nos plans» (I. [...]
[...] suivie de la ponctuation expressive qu'est le point d'exclamation. Celle-ci exprime la plainte qui est renforcée par nombre de termes montrant le désespoir du personnage : la personnification heure cruelle ( 1.6 l'oxymore sinistre lueur ( 1.4 le pléonasme lamentable catastrophe ( 1.6 C'est ensuite Juliette qui est chargée de faire passer des émotions particulièrement violentes, et donc de laisser la voie ouverte à la pitié puisqu'ici, on accède au paroxysme de la tension dramatique. La jeune femme, qui n'a que 13 ans, passe par plusieurs étapes émotionnelles en peu de temps. [...]
[...] Elle n'est plus maîtresse de son destin. Conclusion Par cette scène, Shakespeare offre au spectateur une scène de dénouement assez novatrice dans le sens où il va à l'encontre des règles de la tragédie classique. La mort se joue sous nos yeux : terreur et pitié sont réellement au rendez-vous dans cet acte d'amour absolu qu'a effectué Juliette. Le couple mythique de Roméo et Juliette trouve enfin la possibilité de vivre son amour en toute impunité, même si c'est dans la mort. [...]
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