Roméo et Juliette, Shakespeare : Acte III, Scène 1

Résumé du document

Cette scène constitue le nœud où se révèle toute l'amplitude dramatique de l'œuvre. Ainsi, c'est dans une atmosphère propice à la querelle (« Par ces chaudes journées, tu le sais, le sang est fou et bouillonne ») que Benvolio et Mercutio dialoguent. En effet, ce dernier tente de convaincre Benvolio qu'il n'est pas en reste dans l'art d'engager le conflit : « Quel autre œil que le tien irait dénicher de tels sujets de querelle ? » Ce que ne manque pas de démentir aussitôt Benvolio : « Suis-je donc un de ses gaillards, », « Susceptible de quoi ? ». Toutefois, c'est avec une très grande retenue qu'il se défend d'être assimilé à « un de ces gaillards », tout en rejetant cet attrait à la querelle à Mercutio : « Si j'étais aussi prompt que toi à me quereller, je céderais ma vie au premier venu pour une heure et quart d'existence ». On peut déceler dans ce dialogue une volonté émanant de Mercutio de provoquer son ami, qui est issue de sa nature belliqueuse, mais aussi d'un environnement soumis à la canicule.

Extraits

[...] Capulet au second degré, Tybalt tente d'exister au travers du Thanatos. De fait, Tybalt s'évertue à combler les lacunes identitaires engendrées par sa position de neveu, par le désir accru de se sentir vivre. Et pour cela, il fait l'apologie de la mort, en développant une personnalité belliqueuse Allons, tourne-toi, dégaine ! mise en évidence par son assimilation avec le roi des chats Bon roi des chats [ ] Son âme querelleuse véhicule inlassablement le souvenir de cette haine ancestrale entre Capulet et Montaigu. [...]

[...] Misérable gamin, son camarade ici-bas,/C'est à toi d'aller le rejoindre ! Pour venger son ami, Roméo n'exclut pas l'éventualité de sa propre mort : Toi ou moi, ou nous deux, devrons partir avec lui La loi du talion apparaît comme le précepte inhérent à cette situation, mais s'avère aussi être le relais au fatum Oh, je suis le jouet de la Fortune En effet, tuer Tybalt assujettit Roméo à l'emprise fatidique que formulera le Prince : Je te bannis, et sur-le-champ, de cette ville L'exil apparaît donc être la seule sanction envisageable puisque Sa faute n'a été que de terminer/Ce que la loi eût tranché, la destinée de Tybalt C'est au travers de scène que se tisse l'inéluctabilité tragique, puisque l'illégitimité amoureuse des deux amants s'enracinera dans le bannissement de Roméo, issu du meurtre de Tybalt. [...]

[...] Roméo et Juliette, Shakespeare Acte III, scène 1 Quels sont les différents mouvements de cette scène ? Cette scène constitue le nœud où se révèle toute l'amplitude dramatique de l'œuvre. Ainsi, c'est dans une atmosphère propice à la querelle Par ces chaudes journées, tu le sais, le sang est fou et bouillonne que Benvolio et Mercutio dialoguent. En effet, ce dernier tente de convaincre Benvolio qu'il n'est pas en reste dans l'art d'engager le conflit : Quel autre œil que le tien irait dénicher de tels sujets de querelle ? [...]

[...] En effet, sa volonté de maintenir la paix semble être la manifestation d'une intuition qui préfigure l'issue dramatique engendrée par la transgression des lois qu'a formulées le prince. De plus, c'est en entretenant un climat de haine que Tybalt et Mercutio précipitent leur chute. Benvolio, quant à lui, prône donc la paix suggérant alors la possibilité d'être maître de son destin. Cette attitude pacifiste implique donc la nécessité de contenir la rancœur afin de disposer librement de ses actes pour ne plus être aveuglé et guidé par la haine. En effet, Capulet et Montaigu sont à l'écoute de cette dernière et sont donc entièrement passifs. [...]

[...] Et qui va te faire danser, morbleu, de concert ! Mais c'est par l'entrée de Roméo que la scène s'achemine véritablement vers le drame. Bien qu'il tente de temporiser Tybalt avec un discours avenant Et je t'aime bien plus que tu ne pourras le croire il ne fait qu'attiser la fougue de Mercutio qui se languit de combattre avec l'ennemi absolu : Plate, déshonorante, abjecte soumission !/Balaie-moi tout ça, mon alla stoccata !/Tybalt, tueur de rats, on va faire un tour ? [...]